nom féminin
Discipline médicale dont l'objet est l'étude et le traitement des maladies mentales.
nom
Nom du spécialiste (abrév. familier psy).
L'histoire de la médecine psychiatrique.
Dès l'Antiquité, les médecins cherchent à distinguer la « folie » du surnaturel, de la magie ou de la possession par les démons. Ce n'est qu'à partir du XVIIIe s., avec les travaux de Pinel, que certains médecins se spécialisent dans les troubles mentaux. Les patients commencent à être isolés dans des institutions spécialisées, les asiles. Le terme « psychiatrie » lui-même n'apparaît qu'en 1842. Pinel établit une classification des maladies mentales, associe des maladies à des symptômes, propose ce qu'il appelle un traitement moral, fondé sur la compréhension et la bienveillance. À sa suite, d'autres médecins aliénistes, tels Esquirol en France ou Emil Kraepelin en Allemagne, élaborent des classifications des maladies mentales. Malheureusement, l'isolement des malades va devenir un instrument de contrainte ; une loi française de 1838 (abolie seulement en 1990) donne tout pouvoir à l'entourage pour faire interner quiconque a un comportement qui paraît inhabituel, déviant. Le « fou », objet de méfiance, devient alors victime d'un rejet social et moral total.
À partir de 1840, les médecins rejettent les thèses de Pinel et d'Esquirol (pour qui les troubles mentaux ont des causes morales) et affirment que les maladies mentales ont une cause neurologique : c'est l'approche organiciste. Quand ils ne trouvent aucune lésion du cerveau pour expliquer certaines maladies (psychoses), ils font appel à une « cause somatique endogène », totalement hypothétique. Puis, au début du XXe s., à la suite des études sur l'hystérie de Charcot, les travaux de Freud, fondateur de la psychanalyse, mettent en évidence le rôle de l'inconscient dans les troubles mentaux. Au milieu du XXe s., le rôle de l'environnement social des malades est pris en compte. Par ailleurs, la découverte (1952) des neuroleptiques, médicaments agissant au niveau du système nerveux central, fournit de nouveaux traitements.
Les grands modèles.
Plusieurs modèles ont été proposés pour expliquer les troubles mentaux, mais aucun n'est suffisant en lui-même.
– La psychanalyse considère que les troubles mentaux sont dus à des processus inconscients, au refoulement de pulsions interdites par la société ; ce modèle a permis de grands progrès dans le regard porté sur les maladies mentales.
– Le modèle neurochimique est fondé sur la biologie moléculaire. Il a été montré que les troubles mentaux peuvent être associés à des déficits ou des excès de certains neuromédiateurs (des molécules qui permettent la transmission des messages nerveux). C'est sur ce modèle qu'est fondé l'usage des médicaments comme les neuroleptiques, mais les traitements sont purement empiriques.
– Le modèle psychosociologique a montré l'importance du groupe dans la formation de certaines atteintes psychiques affectant non pas un seul individu, mais tout un groupe familial ou social.
Aujourd'hui, la psychiatrie s'oriente vers une approche utilisant tous les moyens à sa disposition, et une conduite attentive au sujet et à sa souffrance psychique. Les différences culturelles entre les individus de différentes origines commencent à être prises en compte, au travers de l'ethnopsychiatrie.