préhistoire [preistwar] 

nom féminin

  1. Période chronologique de la vie de l'humanité depuis l'apparition de l'homme jusqu'à celle de l'écriture.
  2. Ensemble des disciplines scientifiques s'attachant à retracer l'évolution du comportement humain au cours de cette période.

La préhistoire débute avec l'humanité, c'est-à-dire, au sens strict, avec les premiers représentants du genre Homo, Homo rudolfensis et Homo habilis, qui ont vécu il y a 2,5 à 3 millions d'années. Elle se termine avec l'invention de l'écriture, vers 3300 avant J.-C. On la divise en trois périodes : paléolithique, mésolithique et néolithique.

Histoire de la préhistoire.

L'âge élevé de la Terre a été entrevu dès le XVIIIe siècle (notamm. avec Buffon), grâce à la géologie, mais celui de l'homme n'est vraiment admis qu'au XIXe s., à la suite en particulier des travaux de Boucher de Crèvecœur de Perthes, Édouard Lartet, Gabriel de Mortillet (auparavant, on attribuait à l'humanité, en suivant le récit biblique de la Création, l'âge de 6 000 ans). Au début du XXe siècle, l'abbé Breuil conçoit une classification fondée sur les « fossiles directeurs », des objets caractéristiques de chaque période (faciès industriels), notamm. les outils bifaces. La connaissance de la préhistoire se fonde aussi sur la découverte et l'étude de fossiles d'espèces humaines disparues : l'homme de Neandertal, mis au jour en Allemagne, Homo erectus (au départ appelé sinanthrope), trouvé en Asie, Homo ergaster, en Afrique (Oldoway et vallée de l'Omo), Homo heidelbergensis en Europe (Allemagne), etc. Pas à pas, l'âge de l'humanité recule et la préhistoire s'étend dans le passé.

Une discipline scientifique.

La préhistoire fait appel à différentes disciplines. Ainsi, l'étude des végétaux, des climats des époques géologiques nous éclaire sur l'environnement écologique des premiers hommes. Associée à de nombreuses techniques, la dendrochronologie (étude des variations d'épaisseur des anneaux de croissance des arbres) permet l'établissement de datations fiables. Les préhistoriens étudient également l'origine des matériaux et les différents types d'outils utilisés par les hommes préhistoriques, les traces microscopiques trouvées sur les silex (traces d'usure ou traces laissées par le bambou ou la viande qui ont été découpés), les empreintes de pas, les tombes, les manifestations artistiques (statuettes, dessins, peintures…), etc. Tous ces indices sont révélateurs des processus culturels à l'œuvre à cette époque et aident à déduire le comportement humain et social des sociétés disparues.