pêche [pɛʃ] 

nom féminin

(de 2. pêcher)

  1. Action, manière de pêcher : Aller à la pêche.
  2. Poissons, produits pêchés : Vendre sa pêche.
  3. Lieu où l'on pêche : Pêche gardée.

Au sens large, la pêche englobe la capture de poissons, crustacés, mollusques aquatiques sauvages, mais aussi les prises dans les bassins d'aquaculture. Le total des prises mondiales annuelles avoisine 152 millions de tonnes (dont les 2/3 environ proviennent de la pêche de capture et 1/3 des produits de l'aquaculture). La majorité de cette production (80 %) est destinée à l'alimentation humaine, le reste sert à la nourriture d'animaux domestiques (sous la forme de farine et d'huile de poisson). La pêche fournit entre 15 et 20 % des protéines animales consommées par l'homme à l'échelle mondiale. Les 20 premiers pays producteurs assurent 85 % du total mondial et parmi eux 11 sont asiatiques, les cinq premiers étant, dans l'ordre, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Viêt Nam et le Japon. Dans trois pays, la consommation dépasse 50 kg par habitant et par an : le Japon (58,6 kg), la Corée du Sud (57,4 kg), et la Malaisie (53,6 kg) ; en France, la consommation par habitant est de 34,8 kg par an.

Les types de pêche.

On distingue la pêche de loisir et la pêche professionnelle. En eau douce, il existe la pêche à la ligne (pêche à la ligne flottante, au coup, à la dandinette – leurre agité devant le poisson –, à la fouette – dite aussi à la volante –, aux lancers lourd ou léger, à la mouche), pratiquée pour le loisir ; la pêche aux filets et autres engins (balance, carafe, carrelet, épervier, nasse, verveux, etc.), davantage pratiquée par des professionnels ; la pêche au harpon, à l'électricité, etc.

En mer, on distingue la pêche à pied, pratiquée à marée basse le long des grèves et des plages ; la pêche côtière ou littorale, pratiquée à l'aide d'hameçons, de palangres (cordes avec des lignes latérales), de filets, de casiers, etc. ; et la pêche hauturière, ou pêche en haute mer. Les chalutiers (le chalut est un grand filet en forme d'entonnoir, dont l'ouverture est maintenue béante, et qui est traîné entre deux eaux ou sur les fonds, réalisant un véritable « ratissage »), partent pour quelques jours à la recherche de poissons migrateurs (thons, harengs, etc.). D'autres navires déposent au large des filets dérivants (de quelques dizaines de mètres à 3 km pour les pêcheries artisanales, jusqu'à 40 ou 50 km pour les pêcheries industrielles de calmars), qu'ils relèvent après quelques jours. Les navires-usines restent plusieurs semaines ou plusieurs mois en mer et sont pourvus d'équipements permettant la transformation du poisson (congélation notamm.).

La surpêche.

Après une phase d'expansion rapide, soutenue par une forte demande et la mise en valeur de pêcheries et d'espèces nouvelles, les océans sont touchés par la surpêche. On constate, pour de nombreuses espèces, la diminution du nombre de prises ainsi que la diminution de l'âge, de la taille et du poids des prises (les poissons n'ont plus le temps de vieillir et de grossir avant d'être capturés). On parle d'effondrement des stocks. Ce phénomène touche par exemple la morue dans le nord de l'Atlantique et le thon rouge.

Presque tous les États ont étendu leurs limites de pêche en mer à 200 milles marins, s'appropriant ainsi les ressources les plus abondantes, et les organismes internationaux ont cherché à instaurer une gestion rationnelle des stocks par des mesures restrictives : licences de pêche, périodes d'interdiction, quotas, etc. Dans le Pacifique, les filets dérivants d'une longueur supérieure à 2,5 km sont interdits depuis 1989. En 1992, l'ONU a également pris une résolution à l'encontre des grands filets dérivants utilisés en haute mer.