nom masculin
(lat. ordo, ordinis, rang)
De premier ordre, de grande qualité ; supérieur en son genre.
Mettre bon ordre à qqch, porter remède à une situation fâcheuse, la faire cesser.
Mot d'ordre → mot.
Ordre du jour, liste des questions qu'une assemblée doit examiner tour à tour : Voter l'ordre du jour. C'est à l'ordre du jour (= cela fait partie des questions à débattre ; au fig., cela fait l'objet des conversations du moment).
Rappel à l'ordre, avertissement donné à une personne qui enfreint un règlement (SYN. réprimande, semonce).
MATHÉMATIQUES Ordre sur un ensemble, relation binaire, réflexive, antisymétrique et transitive dans cet ensemble (on dit aussi relation d'ordre sur un ensemble).
Ordres majeurs ou sacrés, diaconat ; sacerdoce (prêtre, évêque).
Ordres mineurs, correspondant à des fonctions de lecteur et de servant d'autel (on les appelle auj. des ministères).
On distingue trois ordres grecs : le dorique, l'ionique et le corinthien (v. ces mots). Les Romains ont créé le toscan, le dorique romain et le composite. De nombreux caractères différencient ces ordres, le type du chapiteau de la colonne n'étant que le plus immédiatement visible. La découverte des monuments antiques et l'interprétation du traité de Vitruve ont engendré, dès le XVe s., avec la Renaissance italienne, une architecture utilisant avec plus ou moins de liberté les ordres grecs et romains, et leurs ornements spécifiques.
Les ordres religieux sont des associations d'hommes ou de femmes qui vivent, en vertu d'un engagement solennel et conformément à des statuts approuvés par la hiérarchie, dans la prière, l'ascèse et, suivant le cas, l'apostolat et l'action charitable. Le phénomène n'est pas uniquement chrétien : l'Alliance de Qumran, dans le judaïsme immédiatement antérieur à Jésus, formait une communauté de cette sorte, et le bouddhisme contemporain compte des milliers de moines.
Dans le christianisme romain et oriental, les ordres religieux représentent une grande tradition qui remonte, pour l'Orient, au monachisme, pratiqué dans le désert d'Égypte au IVe s., puis à l'influence de la règle de saint Basile, et, pour l'Occident, au développement à partir du VIe s. du monachisme de type bénédictin, d'où procéderont les cisterciens et, moins directement, d'autres ordres contemplatifs comme celui des chartreux. Au cours du Moyen Âge latin, parmi les nombreux groupes suscités par l'idéal de la pauvreté évangélique, seuls seront reconnus quelques « ordres mendiants », que le concile de Lyon (1274) limite à quatre (carmes, franciscains, dominicains et augustins). Leur succès posera pendant longtemps le problème des rapports entre séculiers (prêtres dépendant de l'évêque d'un diocèse) et réguliers (religieux soumis à la seule juridiction de leurs supérieurs propres). La nouvelle création marquante sera, au XVIe s., celle de la Compagnie de Jésus, véritable milice du pape au service de la Réforme catholique et des missions. Le XIXe s. enfin apportera une floraison notable d'ordres, d'instituts et de congrégations masculins ou féminins ayant principalement pour vocation l'action caritative, des tâches d'enseignement ou l'apostolat missionnaire.