migration [migrasjɔ̃] 

nom féminin

(lat. migratio, de migrare, changer de séjour)

  1. Déplacement de population, de groupe, d'un pays dans un autre pour s'y établir, sous l'influence de facteurs économiques ou politiques : Les grandes migrations humaines du début de notre ère.
  2. Déplacement en groupe et dans une direction déterminée, que certains animaux entreprennent à certaines saisons : La migration annuelle des hirondelles.
  3. SCIENCES Déplacement d'un organisme, d'une molécule, etc. : Migration larvaire.
ZOOLOGIE

La migration est un déplacement lié à la reproduction de l'espèce, ou à la recherche de nourriture et de conditions de vie plus favorables. Ainsi, les oiseaux migrateurs ont deux lieux de vie séparés dans le temps : une zone d'hivernage au climat clément, où la nourriture est abondante même pendant l'hiver, et une zone plus fraîche pour passer la saison chaude et se reproduire. La migration est généralement un phénomène saisonnier. Cependant, certaines migrations sont des voyages uniques, comme c'est le cas chez le saumon du Pacifique, qui meurt d'épuisement après s'être reproduit. Les déplacements erratiques des bancs de poissons ou les mouvements massifs de populations du lemming, accompagnés d'une forte mortalité, ne sont pas des migrations. Les déplacements effectués lors des migrations sont souvent de plusieurs milliers de kilomètres. Le voyage nécessite, avant le départ, l'accumulation de réserves (graisses) qui sont progressivement utilisées pendant le trajet. Ce problème ne se pose pas pour les mammifères africains, comme les gnous, qui suivent le déplacement de la zone des pluies, étant ainsi toujours assurés de disposer d'une nourriture suffisante.

L'orientation.

Selon les espèces, la pulsion de migration est déclenchée soit par un mécanisme interne de mesure de temps (« horloge interne »), soit par un facteur externe, la longueur du jour (photopériode). Pour retrouver leur chemin sur de si longues distances, les animaux sont doués de facultés d'orientation remarquables, dont toutes ne sont pas encore bien comprises aujourd'hui. Des expériences menées sur les cigognes ont montré que leur faculté d'orientation était héréditaire. Souvent des repères topographiques (relief, cours d'eau) ou astronomiques (Soleil, étoiles) sont utilisés. Le champ magnétique terrestre serait aussi un indicateur pour les pigeons, qui y sont sensibles. Quant au saumon, c'est grâce à un odorat particulièrement fin qu'il s'oriente, à la fin de son voyage, vers le cours d'eau natal.