laïcité [laisite] 

nom féminin

  1. Caractère de ce qui est laïque, indépendant des conceptions religieuses ou partisanes.
  2. Système qui exclut les Églises de l'exercice du pouvoir politique ou administratif, et en partic. de l'organisation de l'enseignement public.

Quelques jalons.

En France, sous l'Ancien Régime, les sujets sont présumés avoir la religion du roi, monarque de droit divin ; la France est « la fille aînée » de l'Église catholique.

Après un apaisement de près d'un siècle dû à l'édit de Nantes (1598), la tolérance envers les protestants prend fin sous Louis XIV (dragonnades et révocation de l'édit de Nantes [1685]). Les protestants sont de fait privés d'état civil (c'est l'Église catholique qui est responsable de l'état civil officiel) jusqu'au nouvel édit de Louis XVI (1787) et privés d'égalité politique jusqu'à la Révolution (1789).

Quant aux juifs, ils ne deviennent des citoyens à part entière qu'avec la loi d'émancipation (1791). Cette loi qui est due notamment à l'action de l'abbé Grégoire constitue l'aboutissement des idées des Lumières.

C'est sous la IIIe République (1905) que la loi dite de Séparation des Églises et de l'État dissocie définitivement la qualité de citoyen de l'appartenance à une religion et garantit le libre exercice du culte.

Un principe de la République.

La Constitution française établit le principe de laïcité comme l'une des valeurs essentielles de la Ve République : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » (première phrase de l'article premier). Elle instaure ainsi comme règle la neutralité de l'État (donc de l'école publique), vis-à-vis de la religion, ou de l'absence de religion, de chacun. La citoyenneté française n'est aucunement liée à l'appartenance religieuse. La liberté fondamentale en cause est la liberté de conscience.