nom féminin
(lat. gesta, actions, exploits, de gerere, faire)
nom féminin pluriel
Faits et gestes de qqn, sa conduite considérée dans ses détails.
Les chansons de geste, dont les sources les plus lointaines sont peut-être carolingiennes, relèvent de la poésie épique. Elles se présentent comme une série de laisses, groupes de dix à douze décasyllabes, qui s'achèvent sur une voyelle accentuée (cette rime imparfaite s'appelle assonance). Le passage d'une laisse à l'autre est signalé, en plus des changements d'assonance, par une formule (reprise, parallélisme, etc.). Le rythme implique une déclaration solennelle et une intonation plus proche du récitatif que du chant.
Composées du XIe au XIVe s., les chansons de geste exaltent l'idéal d'un monde féodal et d'une civilisation chrétienne dominée par l'esprit de croisade contre les « infidèles ». Elles ont très tôt été regroupées en cycles ou gestes : la geste du roi de France, avec Charlemagne comme figure centrale ; celle de Doon de Mayence et celle de Garin de Monglane. Mais le caractère de la chanson de geste s'altère. L'habileté prend le pas sur l'inspiration. Les auteurs ont recours aux thèmes amoureux ; les héros se signalent moins par leur adhésion à une grande idée collective que par leur révolte ou leur brutalité anarchique. Les chansons de geste tournent alors au roman d'aventures sous l'influence de la littérature courtoise et survivent par les romans de chevalerie.