désarmement [dezarməmɑ̃] 

nom masculin

  1. Action de désarmer ; fait d'être désarmé.
  2. Action concertée visant à limiter, à supprimer ou à interdire la fabrication ou l'emploi de certaines armes.

L'action de la SDN.

Le désarmement n'a fait réellement l'objet de négociations internationales qu'après la Première Guerre mondiale. Le programme de la Société des Nations (SDN), qui visait notamment à la réduction des armements au minimum compatible avec la sécurité nationale et prévoyait un contrôle international du commerce des armes, ne sera que partiellement appliqué : limitation des armements navals (traité de Washington, 1922) et des armements biologiques et chimiques (protocole de Genève, 17 juin 1925). En rompant avec la SDN (1933), Hitler engage l'Allemagne dans la voie du réarmement et condamne, a posteriori, la conférence de Genève (1932-1937).

Le désarmement après 1945.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les négociations sont dominées par la menace sans précédent des armes nucléaires. Les rivalités atomiques et l'obstacle du contrôle, clé de voûte de tout système d'accord, vont empêcher la promotion d'un désarmement général et complet jusqu'au minimum compatible avec l'exercice des fonctions de police des États. C'est pourquoi, depuis 1957, les accords bilatéraux (URSS, États-Unis) ou multilatéraux qui ont été conclus présentent un aspect partiel. Parmi les plus importants on peut citer : le traité sur la non-militarisation de l'espace (1967), le traité de non-prolifération des armes nucléaires (1970), les accords sur la prévention de la guerre nucléaire (1973). À partir de 1969, des discussions sur les armes stratégiques réunissent les deux Grands dans le cadre des accords SALT et START. Parallèlement se tient à partir de 1973 la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Bloquées au début des années 1980, les négociations entre les États-Unis et l'URSS progressent avec les rencontres Reagan-Gorbatchev à Genève (1985), puis à Reykjavík (1986). Cette reprise du dialogue prélude à la signature en 1987 à Washington d'un accord prévoyant le démantèlement des missiles à moyenne portée en Europe. Dans le même esprit, la concertation sur l'interdiction des armes chimiques est relancée à partir de 1989.

La fin de la guerre froide.

L'évolution des relations américano-soviétiques et la fin de la guerre froide ont considérablement infléchi la notion de désarmement, tant dans son esprit que dans ses pratiques concrètes. Certes, l'argumentation traditionnelle n'a pas été abandonnée. Cependant, deux autres voies, plus concrètes, sont expérimentées. La première est celle de la limitation des armes aussi bien conventionnelles que nucléaires. On ne recherche pas l'élimination totale des armes mais leur régulation afin de limiter la compétition et la recherche systématique d'une supériorité technologique. De cette approche relèvent le traité de Washington (déc. 1987) sur les forces nucléaires intermédiaires basées au sol, le traité de Paris (nov. 1990) réduisant les forces conventionnelles en Europe, l'accord américano-russe de juin 1992, qui, allant plus loin que le traité START de Moscou (juill. 1991), prévoit la réduction des charges nucléaires à 3 000-3 500 en l'an 2003, et le nouveau traité de désarmement stratégique signé par G. W. Bush et V. Poutine à Moscou en mai 2002. La seconde voie cherche le renforcement des mesures de contrôle sur les exportations et les transferts de technologies servant à la fabrication d'armes de destruction massive et de missiles balistiques pouvant en être équipés.