Descartes (René)

Philosophe, mathématicien et physicien français (La Haye, auj. Descartes, Indre-et-Loire, 1596 - Stockholm 1650).

Militaire, il parcourt l'Europe. En 1629, il se rend en Hollande, où il vit en changeant fréquemment de résidence avant de partir pour la Suède. Il simplifie l'écriture mathématique et fonde la géométrie analytique. Il dégage les lois de la réfraction de la lumière et découvre la notion de travail. Sa physique mécaniste et sa théorie des animaux-machines ont posé les bases de la science moderne (Dioptrique, 1637 ; Géométrie, 1637). Son apport scientifique est basé sur l'emploi d'une méthode et sur une métaphysique nouvelles (Principes de la philosophie, 1644 ; les Passions de l'âme, 1649). Sa méthode lui permet de dégager la science des confusions de la scolastique grâce à une logique de l'idée claire et distincte, fondée sur la déduction allant du simple au complexe (Règles pour la direction de l'esprit, écrit en 1628 ; Discours de la méthode, 1637). Il construit sa métaphysique en partant d'un doute méthodique, l'amenant à faire table rase de toute connaissance non fondée ; seule subsiste la certitude de la pensée qui doute. Il en déduit l'existence même de celui qui pense (« Je pense, donc je suis »), puis celle de Dieu (« preuve ontologique ») ; il déduit de là l'existence du monde extérieur (Méditations métaphysiques, 1641). La métaphysique cartésienne est un dualisme qui oppose la chose étendue (« res extensa ») et la chose pensante (« res cogitans »), ce qui fait que le problème cartésien par excellence est celui de l'union de l'âme et du corps. Il a proposé une morale du bonheur et de la « générosité » (disposition qui pousse à donner plus que ce à quoi on est socialement tenu, en vertu de ce qu'on est naturellement, par naissance). La pensée cartésienne rompt avec la scolastique héritée d'Aristote et de saint Thomas d'Aquin et constitue une étape fondamentale dans l'histoire de la philosophie occidentale.