démocratie [demɔkrasi] 

nom féminin

(gr. dêmokratia, de dêmos, peuple, et kratein, régner)

  1. Régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même sans l'intermédiaire d'un organe représentatif (démocratie directe) ou par représentants interposés (démocratie représentative).
  2. Démocratie chrétienne, mouvement politique qui s'inspire de la doctrine sociale de l'Église catholique.

    Démocratie populaire, nom donné aux régimes d'inspiration marxiste-léniniste qui furent mis en place dans certains pays de l'Europe de l'Est après la Seconde Guerre mondiale.

La démocratie est dans l'Antiquité une forme d'État où le gouvernement est confié au peuple, par opposition à l'aristocratie, « gouvernement par les meilleurs ». Aristote remarque combien rapidement le peuple se laisse entraîner vers tous les excès par les démagogues ; mais la démocratie n'est possible que s'il existe un système de valeurs commun à tous, que l'éducation a comme mission de vulgariser.

Peuple et pouvoir.

Qu'est-ce que le peuple ? La Boétie oppose la masse aveugle, qui obéit, et le peuple actif et vigilant. Hobbes améliore cette distinction en définissant le peuple comme l'ensemble des citoyens, ce qui nécessite l'éducation politique et civique. C'est le peuple qui choisit l'exécutif, que Hobbes appelle le prince.

Qu'est-ce que le pouvoir ? J.-J. Rousseau établit une distinction entre la souveraineté et le gouvernement. Pour lui, le contrat social (la vie en commun dans un État) implique que le peuple soit souverain. Cette souveraineté est indivisible et inaliénable. Mais le peuple n'exécute pas : il fixe la loi que les magistrats, le prince, vont exécuter. Comme il n'existe pas de démocratie idéale, il faut trouver un moyen de mettre la loi « au-dessus des citoyens ». De là vient la distinction entre la démocratie directe, où le peuple exerce sans intermédiaire le pouvoir législatif (cas de certains cantons suisses), et la démocratie représentative, où le pouvoir législatif est exercé par des représentants élus par le peuple.

Les formes de démocratie.

Montesquieu a posé le principe de la séparation des pouvoirs, le législatif, l'exécutif (ou le gouvernemental) et le judiciaire. Le peuple est constitué par l'ensemble des citoyens « libres et égaux ». Sur cette base, on peut distinguer plusieurs formes de démocratie :

– la démocratie parlementaire simple, où les citoyens confient à un Parlement élu le pouvoir législatif et où le pouvoir gouvernemental est exercé par des ministres, que le Parlement peut contrôler ou renverser : c'est le cas de la Grande-Bretagne ;

– la démocratie parlementaire de type présidentialiste, où au Parlement élu s'ajoute un président, élu par les citoyens comme le Parlement mais qui dispose d'une fraction de pouvoir législatif et administratif, conjointement aux ministres : c'est le cas de la France et, en simplifiant, des États-Unis (où le président est cependant contrôlé par le Congrès et par la Cour suprême) ;

– la démocratie populaire, où, en principe, il existe un Parlement élu par tous les citoyens mais où tous les pouvoirs sont exercés par un parti unique et son secrétaire général, s'appuyant sur une police politique omniprésente. Ce régime a été celui des pays de l'Est jusqu'en 1991, et la démocratie n'y a existé qu'en apparence.