commune [kɔmyn] 

nom féminin

(lat. communia, choses communes)

  1. Division territoriale administrée par un maire assisté du conseil municipal.
  2. HISTOIRE Association de bourgeois d'une même localité jouissant du droit de se gouverner eux-mêmes.
  3. Chambre des Communes, chambre basse du Parlement britannique (on dit aussi les Communes).

La commune médiévale est une collectivité urbaine qui a réussi à acquérir une certaine autonomie en matière judiciaire, administrative, financière, voire militaire, et une personnalité juridique propre vis-à-vis du seigneur. Les principales causes du mouvement communal résident dans le développement du commerce et dans la formation d'une classe d'artisans et de commerçants, qui ressentent comme une entrave à l'essor de leurs affaires la soumission à un seigneur et les servitudes que celle-ci entraîne. Cherchant à limiter ces obligations, ils s'unissent en une communio par un serment d'entraide et de défense. Le mouvement communal réussit d'abord en Italie. Il conquiert la majeure partie des villes de Lombardie, de Ligurie et de Toscane (XIe-XIIIe s.), puis il s'étend à la Rhénanie, à la France du Nord et aux Pays-Bas (XIIe s.), connaissant parfois des développements sanglants.

La commune, entité autonome, présidée par un maire (ou un bourgmestre), assisté par des échevins, s'intègre dans la hiérarchie féodale et devient vassale du seigneur concédant. Elle possède un sceau et un beffroi (ou campanile), symboles visibles de son autonomie. En Italie, à partir des communes se constituent des cités-États selon un processus dont l'achèvement se situe au XVe s. En France du Nord, le mouvement communal aboutit soit à la restriction des privilèges des communes, soit à la création des « bonnes villes », rouages de la nouvelle administration royale.