nom masculin
adjectif et nom
Qui s'inspire du bouddhisme ; qui le professe.
Doctrine enseignée par un sage de l'Inde antique, connu sous le nom de Bouddha, le bouddhisme consiste moins en une religion qu'en une sagesse.
Bouddha.
Né vers le milieu du VIe s. av. J.-C. au nord de Bénarès, dans la tribu des Shakya (ce qui lui a valu d'être appelé plus tard Shakyamuni, ou « ascète des Shakya »), le fondateur de cette doctrine, qu'on appelait alors Gautama, du nom de sa lignée, était devenu à l'âge adulte un ascète errant, s'interrogeant pendant plusieurs années sur le mystère de la souffrance et de la mort. Il connut alors une expérience spirituelle qu'il considéra comme son « éveil » (bodhi), d'où le nom de Bouddha (l'« éveillé ») qu'il porta désormais. Peu après, dans un bois proche de Bénarès, il prononça son premier sermon devant cinq disciples. Il fit de ceux-ci l'embryon de sa communauté de moines (sangha), qu'il passa le reste de sa vie à organiser, en même temps qu'il parcourait le bassin moyen du Gange en prêchant sa doctrine et en faisant beaucoup d'adeptes. Il mourut très âgé, entrant ainsi dans la paix de l'« extinction complète » (parinirvana).
La doctrine.
La doctrine du Bouddha se résume dans l'enseignement de la « voie de la délivrance », c'est-à-dire d'une méthode pour découvrir la réalité cachée derrière les apparences et pour se libérer des illusions, des passions et de la douleur. Partant de la croyance hindoue selon laquelle toute mort est suivie d'une renaissance, le Bouddha prêche en revanche la nécessité de briser cette chaîne sans fin des existences successives, une telle délivrance permettant seule de goûter la béatitude du nirvana (ou « extinction »). Quatre « saintes vérités » sont à la base de la doctrine primitive du bouddhisme : l'existence humaine est souffrance universellement et en permanence ; cette souffrance a son origine dans la soif du désir, lequel se fonde sur une ignorance de la vacuité et de l'évanescence de la réalité ; la souffrance peut être surmontée par la suppression du désir dans l'accès au nirvana ; la voie qui le permet et qui procurera l'« éveil », c'est-à-dire la saisie de la « réalité » voilée jusque-là par l'illusion, est une ascèse comportant huit étapes, dont la parole correcte, l'attention correcte et la contemplation.
Le développement et la diffusion.
Après la mort du Bouddha, la communauté de ses disciples, n'ayant pas d'autorité suprême, se divisa en groupes, écoles ou sectes. Au début de l'ère chrétienne apparut même une forme nouvelle de bouddhisme, qui prit le nom de grand véhicule (mahayana) et qui, méprisant la doctrine primitive, désignée comme étant le petit véhicule (hinayana), adopta une allure plus religieuse et dévotionnelle. Elle engageait notamm. l'adepte à devenir dès cette vie un bodhisattva, c'est-à-dire un sage renonçant à entrer dans le nirvana pour mieux exercer sa compassion envers tous les êtres. Au VIIe s. se développa l'école du vajrayana (véhicule de diamant), qu'on appelle encore tantrisme.
Né en Inde, le bouddhisme en a disparu presque complètement, mais il s'est très largement répandu de l'Asie centrale à l'Indonésie, du Sri Lanka (Ceylan) au Japon (où est apparu le zen), de la Chine et du Viêt Nam au Tibet (où il a pris la forme du lamaïsme).