alpinisme [alpinism]  

nom masculin

(de alpin)

Sport des ascensions en montagne.

alpiniste

nom

Personne qui pratique l'alpinisme.

La conquête des sommets.

L'historique de la conquête des principaux sommets répartis à la surface du globe est éloquent. Il y a déjà plus d'un siècle que tous les grands sommets des Alpes ont été gravis, et les points culminants des continents américain et africain ont été atteints avant le commencement du XXe s., mais ce n'est qu'au début de la seconde moitié de celui-ci que sont enfin successivement vaincus les géants de l'Himalaya, les « plus de 8 000 m », qui ont résisté à tous les assauts (des Britanniques, Allemands, Autrichiens, etc.) entre les deux guerres mondiales. Cette longue résistance a tenu, bien sûr, à l'altitude (raréfiant l'oxygène et rendant encore plus pénible l'escalade) et à l'éloignement des bases de départ, et elle n'a été vaincue que par l'organisation de véritables expéditions de plusieurs mois, bénéficiant des progrès de la technique dans le domaine de l'équipement (allègement de la tenue avec une meilleure protection contre le froid ; emploi « artificiel » de l'oxygène ; etc.).

Les nouvelles pratiques.

Aujourd'hui, si tous les grands sommets sont vaincus, il demeure des exploits peut-être moins spectaculaires, mais tout aussi significatifs techniquement : l'escalade de montagnes d'altitude modeste, mais aux grandes difficultés, « premières » réalisées en dehors de la saison estivale, c'est-à-dire dans de difficiles conditions climatiques. Surtout, on est revenu à un alpinisme plus naturel (allègement des équipes, abandon de l'oxygène et des cordes fixes équipant les parois) dont R. Messner a été, après 1970, le grand représentant. L'escalade artificielle recule, avec même parfois la suppression des points d'ancrage artificiels pour progresser, voire s'assurer. L'escalade, véritablement libre, est apparue avec le grimpeur solitaire, chaussons d'escalade aux pieds et les mains enduites de magnésie pour assurer les prises. Une dérive menace toutefois avec l'alpinisme de compétition, de plus en plus médiatisé et sponsorisé, où l'on recherche exclusivement l'exploit spectaculaire, comme les enchaînements (succession d'ascensions) réalisés le plus rapidement possible.