Yémen (nom masculin)

État du sud de l'Arabie, sur la mer Rouge et le golfe d'Aden ; 485 000 km2 ; 29 161 922 habitants (Yéménites). CAPITALE Sanaa. LANGUE : arabe. MONNAIE : rial yéménite.

GÉOGRAPHIE

Le Yémen occupe la partie sud de la péninsule arabique, sur une superficie presque égale à celle de la France. Les plaines côtières arides (Tihama), en bordure de la mer Rouge et du littoral du golfe d'Aden, sont dominées par le rebord du socle arabique, hautes terres bien arrosées à l'ouest, désertiques à l'est, coupées de vallées irriguées et d'oasis. En dehors de quelques ports (pêche) et d'Aden, longtemps site stratégique, les villes sont situées dans la « montagne » : Taizz et surtout Sanaa, la capitale, ville la plus peuplée aujourd'hui. L'agriculture occupe la majeure partie de la population active. Céréales, coton, café, fruits et légumes sont complétés par l'élevage (ovins et caprins). L'extraction pétrolière s'est développée récemment. Depuis 2014, la guerre a entraîné d'importantes destructions alors que l'économie sortait à peine d'une grave récession en 2011.

HISTOIRE

Peuplé dès le IIIe millénaire, le Yémen est divisé en royaumes, dont celui de Saba. Pénétré par le judaïsme puis par le christianisme, ce royaume est à son apogée au IIIe s. av. J.-C. Mais, conquis en 525, il devient une vice-royauté éthiopienne et, v. 570, une satrapie perse.

VIIe s. L'islam s'y répand, sous la forme du chiisme. Les principautés musulmanes retrouvent leur autonomie à l'égard des califes, au IXe s., et prospèrent grâce au commerce.

1570-1635. Le Yémen est intégré à l'Empire ottoman qui, après 1635, n'a plus d'autorité réelle. Le déclin du pays permet aux Britanniques de s'emparer d'Aden (1839) et à l'Arabie saoudite d'annexer une principauté du Nord (1926). Le Yémen, sous le régime patriarcal et autoritaire des Zaydites, stagne.

Les deux républiques

Le Yémen du Nord (Sanaa).
1962. Un coup d'État instaure un régime républicain. Appuyé par l'Égypte, celui-ci lutte jusqu'en 1969 contre les royalistes soutenus par l'Arabie saoudite et la Grande-Bretagne. Un accord instable entre les combattants favorise l'arrivée au pouvoir, en 1972, des éléments les plus conservateurs. Cette évolution politique accroît la tension avec la République démocratique du Yémen.

1974. Une junte militaire s'empare du pouvoir.

1977-1978. Période de grande instabilité politique. Assassinat du chef de l'État.

1978. Le lieutenant-colonel Ali Abdallah Saleh est élu président.

1979. Un processus d'unification est relancé.

Le Yémen du Sud (Aden).
1963. Aden et la plupart des sultanats du protectorat britannique forment la Fédération de l'Arabie du Sud.

1967. Celle-ci accède à l'indépendance.

1970. Ali Rubayyi instaure une république démocratique et populaire d'inspiration marxiste-léniniste.

1978. Assassinat d'Ali Rubayyi.

1980. Ali Nasir Muhammad devient chef de l'État.

1986. Abu Bakr al-Attas le renverse et prend le pouvoir.

L'unification. À la suite des accords signés en 1988 et 1989 entre les deux Yémens, l'unification est proclamée en 1990. La nouvelle république est présidée par Ali Abdallah Saleh. Mais de graves dissensions conduisent à un conflit armé entre nordistes et sudistes en 1994 qui se solde par la victoire des premiers.

2001-2010. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, le Yémen se rallie à la lutte antiterroriste menée par les États-Unis. Tandis que la branche d'al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) s'implante au Yémen, y trouvant un cadre favorable, le pouvoir central est également confronté à une rébellion tribale et religieuse dans le nord du pays, réprimée en 2004 mais endémique. Dans le sud, le développement économique inégal entraîne la renaissance d'un courant sécessionniste.

2011-2012. Dans le sillage des insurrections tunisienne et égyptienne, les étudiants déclenchent un mouvement de contestation auquel se rallient les partis d'opposition, plusieurs grandes tribus et une partie de l'armée. Après avoir tenté d'écraser la rébellion, le président Saleh accepte de quitter le pouvoir sous la pression des États-Unis et des pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite. Le vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, prend la tête d'un gouvernement de transition fragilisé surtout par le séparatisme et les attentats terroristes d'al-Qaida dans le sud du pays, notamment à Aden.

Depuis 2014. À la suite d'une offensive des rebelles zaydites du Nord (ou houthistes), l'Arabie saoudite prend la tête d'une coalition arabe pour intervenir au Yémen et soutenir le gouvernement Hadi. Le pays s'enfonce alors dans la guerre civile.