Poussés hors de chez eux par la surpopulation et par la recherche de débouchés commerciaux et de butins, ils progressèrent en deux étapes.
La première période s'étendit de la fin du VIIIe s. au début du Xe s. Les Norvégiens colonisèrent le nord de l'Écosse et l'Irlande, et atteignirent l'Islande v. 860. Sous le nom de Varègues, les Suédois occupèrent, vers le milieu du IXe s., la vallée supérieure du Dniepr et poussèrent même jusqu'à la mer Noire et la mer Caspienne, devenant ainsi les intermédiaires entre Byzance et l'Occident, entre chrétiens et musulmans. Les Danois s'installèrent dans le nord-est de l'Angleterre (IXe s.), où les rois anglo-saxons durent leur verser un tribut (danegeld). Dans l'Empire carolingien, ils multiplièrent leurs incursions après la mort de Charlemagne. Organisés en petites bandes, montés sur des flottilles de grandes barques, les snekkja (ou drakkars), ils menèrent des raids dévastateurs dans l'arrière-pays. Charles le Chauve dut acheter plus d'une fois leur retraite. En 885-886, ils assiégèrent Paris, défendue par le comte Eudes. En 911, au traité de Saint-Clair-sur-Epte, Charles III le Simple abandonna à leur chef, Rollon, le pays actuellement connu sous le nom de Normandie ; ils furent baptisés et reconnurent la suzeraineté du roi.
La deuxième période s'étendit de la fin du Xe s. à la fin du XIe s. Elle fut marquée par la découverte du Groenland (v. 985) et probablement du Labrador par les Norvégiens. Elle vit également culminer la poussée danoise en Angleterre avec la création de l'empire, éphémère, de Knud le Grand, avant la conquête de l'île par le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, en 1066. C'est également du duché de Normandie que partirent les expéditions normandes qui fondèrent, à partir du XIe s., des principautés en Italie du Sud et en Sicile.
