Robespierre (Maximilien de)

Homme politique français (Arras 1758 - Paris 1794).

Issu d'une famille de petite noblesse, orphelin, il est d'abord avocat à Arras. Député aux États généraux, orateur influent puis principal animateur du club des Jacobins, il est acclamé comme l'incorruptible défenseur du peuple. Il prend position contre la guerre, jugée imprudente tant que survivent les ennemis intérieurs. Membre de la Commune de Paris après l'insurrection du 10 août 1792, puis député de Paris à la Convention, il devient le chef des Montagnards. Il se prononce pour la condamnation du roi, contribue à l'institution du gouvernement révolutionnaire, accuse les Girondins et provoque leur chute (juin 1793). Entré au Comité de salut public (juill. 1793), il devient l'âme de la dictature instaurée par les Montagnards, affirmant que le ressort de la démocratie est à la fois terreur et vertu. Il se débarrasse des « hébertistes », extrémistes dirigés par Hébert (mars 1794), puis (avr.) des « indulgents », révolutionnaires plus modérés dont Danton est le chef de file, et inaugure la Grande Terreur (loi du 22 prairial an II, 10 juin 1794). Il cherche l'appui du peuple, tentant de réaliser un commencement d'égalité sociale (impôt sur la fortune, aide aux indigents, loi du maximum limitant notamment le prix de certaines denrées). Enfin, il impose le culte de l'Être suprême, dont la fête, le 20 prairial an II (8 juin 1794), se déroule sous sa présidence. Le 8 thermidor an II, à la Convention, Robespierre menace ses ennemis d'une vaste épuration. Affolés, ceux-ci s'assurent l'appui du centre et, le 9 thermidor (27 juill.), demandent et obtiennent sa mise en accusation. Il est emprisonné. La Commune le fait délivrer par la foule, qui l'amène à l'Hôtel de Ville, mais, celui-ci étant cerné par les gardes nationaux, Robespierre a la mâchoire fracassée par une balle. Le même jour, il est guillotiné sur la place de la Révolution.

Sauveur de la Révolution menacée par des périls extérieurs et intérieurs pour les uns, symbole du fanatisme révolutionnaire pour les autres, Robespierre reste une des figures emblématiques du jacobinisme.