Fils et successeur de Charles VII, physiquement disgracieux, de personnalité complexe, Louis XI a, sous le règne de son père, attisé l'opposition de la haute noblesse. Mais les initiatives qu'il prend dès le début de son règne lui aliènent les membres de cette noblesse, et tout particulièrement Charles le Téméraire, devenu son ennemi implacable après le rachat des villes de la Somme. Charles est ainsi, en 1465, à la tête de la ligue du Bien public, unissant contre Louis XI une partie importante de la noblesse. La bataille indécise de Montlhéry (1465) amène le roi à composer. Mais, en raison du soutien qu'il a secrètement accordé à la révolte de Liège, Louis XI est gardé prisonnier (1468) par Charles le Téméraire, qui l'oblige à signer un traité, qu'il s'empresse, à peine libéré, de ne pas respecter (1468). Cependant, Charles, duc de Bourgogne depuis 1467, menace l'Alsace, la Lorraine, la Champagne, se gagnant même, un moment, l'alliance des Anglais. Louis XI, après avoir neutralisé cette alliance (traité de Picquigny, 1475), tisse autour du Téméraire un réseau d'intrigues et d'intérêts à partir de ceux (cantons suisses, villes du Rhin, duc de Lorraine...) que lèse la politique bourguignonne. Charles, battu à Grandson et à Morat, en Suisse (1476), est tué devant Nancy (1477). Sa mort permet à Louis XI d'occuper le duché et le comté de Bourgogne, ainsi que la Picardie et l'Artois ; en 1482, le traité d'Arras entérine la plupart de ces acquisitions, que viennent compléter l'Anjou et la Provence.
À l'intérieur, Louis XI limite les pouvoirs des grands corps politiques et administratifs, met au pas le clergé et la noblesse et poursuit la réorganisation de l'armée royale entreprise par Charles VII. Il favorise par ailleurs l'essor de l'économie, introduit l'industrie de la soie à Lyon et à Tours et crée de nouvelles foires, notamment à Lyon.
Louis XI a largement contribué à l'agrandissement territorial de la France, dont il a assuré le redressement économique, au lendemain de la guerre de Cent Ans.
