Staline (Iossif Vissarionovitch Djougachvili, dit Joseph)

Homme d'État soviétique (Gori, gouvern. de Tiflis, 1878 [officiellement 1879] - Moscou 1953).

Ancien élève du séminaire orthodoxe de Tiflis, il milite à partir de 1898 dans la social-démocratie géorgienne, puis prend le parti des bolcheviques. En 1917, il se rallie aux « thèses d'avril » de Lénine et assure avec Sverdlov la direction du parti lorsque Lénine part pour la Finlande. Commissaire du peuple aux Nationalités (1917-1922), il met en œuvre une politique de centralisation. Secrétaire général du parti à partir de 1922, il élimine de 1924 à 1929 les autres candidats à la succession de Lénine. S'alliant d'abord avec Kamenev et Zinoviev contre Trotski, il les évince tous les trois en 1927 avant d'éliminer Boukharine et Rykov (1929). En 1929-1930, il engage l'URSS dans une politique de collectivisation totale et immédiate des terres, les koulaks étant déportés par millions dans les camps du goulag. Pour développer l'industrie lourde, il recourt au travail forcé et à l'émulation socialiste, imposant sa volonté grâce à un appareil policier très puissant. Il fait procéder à des purges massives lors de procès truqués (« procès de Moscou », 1935-1938), liquidant ainsi la majorité des anciens dirigeants du parti, du Komintern et de l'Armée rouge. Malgré la signature du pacte germano-soviétique (août 1939), l'URSS est attaquée par l'Allemagne en juin 1941 et Staline redresse une situation initialement compromise en faisant appel au sentiment patriotique. Il place sous l'influence soviétique les pays européens libérés par son armée, crée le Kominform (1947) et engage contre l'Occident la « guerre froide ». Objet d'un culte, célébré tant en URSS que par les partis communistes des démocraties populaires et des pays occidentaux, Staline, surnommé le « petit père des peuples », fait procéder à de nouvelles purges (« complot des blouses blanches »), avant de mourir en mars 1953.