Après des études dans un collège de Vendôme et quelques essais dans le droit et le notariat, il proclame à vingt ans sa vocation littéraire. Marqué par le renouveau scientifique et universitaire du début de son siècle, il entreprend d'écrire une œuvre de nature théorique et philosophique. Cependant, il publie, de 1822 à 1825, sous des pseudonymes, des romans alimentaires et se fourvoie dans des affaires (édition, imprimerie, fonderie) qui le laisseront, en 1828, sous le coup d'un énorme endettement. En 1829, encouragé par Mme de Berny, il publie, sous sa signature, le Dernier Chouan, qui deviendra les Chouans. Désormais célèbre, il mène de front une existence de forçat de l'écriture et une intense vie personnelle, dominée par sa longue liaison avec Mme Hanska, qu'il épousera en 1850, peu avant sa mort.
Tout en se livrant dans ses romans à une étude assidue des comportements humains, d'après un modèle scientifique, il dénonce, dans de nombreux textes d'inspiration « fantastique » comme la Peau de chagrin (1831), le dilemme de la vie sociale : l'obéissance au désir, conforme aux exigences profondes de la modernité, conduit à la mort (physique, par l'usure, ou morale, par la compromission avec l'ordre de l'argent) [Illusions perdues, 1837-1843] ; mais aussi le non-désir, l'abstention, la fuite, la retraite sont d'autres formes de la mort, de la non-vie à laquelle on tente d'échapper par l'utopie (le Médecin de campagne, 1833 ; le Curé de village, 1838-1839). Dans le même temps, s'opposant au romantisme flamboyant des années 1830, Balzac recherche l'exactitude dans ses descriptions et ses narrations qui naturalisent des sujets jusqu'alors interdits ou suspects : l'argent, la famille, la constitution des vrais pouvoirs dans la France libérale bourgeoise (Eugénie Grandet, 1833 ; le Père Goriot, 1834-1835).
Dès 1833, Balzac imagine le procédé du retour des personnages d'une œuvre à l'autre, et, en 1836, le roman-feuilleton offre à Balzac de nouvelles possibilités et contribue à réorienter sa production : disparition des sujets « philosophiques », relative puis massive priorité donnée aux sujets « parisiens » (César Birotteau, 1837 ; Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847). En 1842, il systématise son œuvre en publiant le premier volume de la Comédie humaine, précédé d'un Avant-propos, qui est la première grande charte théorique du roman comme genre majeur.
La Comédie humaine devait former une vaste fresque, restée incomplète, de la société française – représentée par plus de 2 000 personnages –, de la Révolution à la fin de la monarchie de Juillet. Balzac y répartit ses œuvres en trois grandes catégories : Études de mœurs, Études philosophiques (la Peau de chagrin, 1831 ; la Recherche de l'absolu, 1834) et Études analytiques (Physiologie du mariage, 1829). Les Études de mœurs comprennent : les Scènes de la vie privée : la Femme de trente ans (1831-1834), le Père Goriot (1834-1835) ; les Scènes de la vie de province : Eugénie Grandet (1833), le Lys dans la vallée (1835), Illusions perdues (1837-1843) ; les Scènes de la vie parisienne : César Birotteau (1837), la Maison Nucingen (1838), Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), la Cousine Bette (1846), le Cousin Pons (1847) ; les Scènes de la vie militaire : les Chouans (1829) ; les Scènes de la vie de campagne : le Médecin de campagne (1833), les Paysans (1844).