Henri VIII

(Greenwich 1491 - Westminster 1547), roi d'Angleterre (1509-1547) et d'Irlande (1541-1547), deuxième fils et successeur de Henri VII.

Peu après son avènement, il épouse Catherine d'Aragon, veuve de son frère aîné, Arthur. La première partie de son règne est dominée par la personnalité du cardinal Wolsey, qui mène une politique extérieure active, où s'esquisse une idée d'équilibre entre les grandes puissances continentales. Henri VIII se joint à la Sainte Ligue (1511), organisée par le pape contre le roi de France Louis XII, bat les Français à Guinegatte (1513), puis, la même année, écrase les Écossais, alliés de Louis XII, à Flodden. Le danger français écarté, il se retire de la Ligue (1514). Inquiet des ambitions de François Ier (entrevue du Camp du Drap d'or, 1520), il s'engage aux côtés de Charles Quint jusqu'en 1527, puis se tourne momentanément vers la France. À l'origine très attaché au catholicisme, mais décidé à répudier Catherine d'Aragon, qui ne lui a donné qu'une fille, Marie Tudor, il entre en lutte avec Rome. N'ayant pu obtenir du pape le divorce du roi, le cardinal Wolsey est disgracié (1529) et, sous l'influence de ses conseillers Thomas Cromwell et Cranmer, archevêque de Canterbury, le roi rompt avec la papauté et épouse Anne Boleyn (1533). En 1534, l'Acte de suprématie fait passer l'Église d'Angleterre sous l'autorité royale, ce qui provoque l'opposition des catholiques et des protestants, sévèrement réprimée. Dans le même temps, Henri VIII détruit les derniers vestiges d'indépendance féodale et rattache, en 1536, le pays de Galles à l'Angleterre. Il se fait proclamer roi d'Irlande en 1541 et vainc l'Écosse à Solway Moss (1542) sans parvenir à en évincer l'influence française. Son désir de donner un héritier à la Couronne explique en partie ses mariages successifs (après Catherine d'Aragon, répudiée en 1533, et Anne Boleyn, mère d'Élisabeth, décapitée en 1536, il a épousé Jeanne Seymour, Anne de Clèves, Catherine Howard, exécutée en 1542, et Catherine Parr). Très cultivé, théologien averti, athlète accompli et musicien, le roi incarne parfaitement l'idéal du souverain de la Renaissance. Son règne centralisateur a permis l'affermissement du pouvoir royal, et ses ambitions européennes, stimulant l'effort naval, font de lui le créateur de la puissance maritime anglaise.