Celtes

Ensemble de peuples de même civilisation et parlant une langue indo-européenne, individualisés vers le IIe millénaire, qui occupèrent une partie de l'Europe ancienne.

HISTOIRE

Leur habitat primitif est sans doute le sud-ouest de l'Allemagne. Très tôt, les migrations celtes affectèrent diverses contrées. Certaines atteignirent les îles Britanniques dès l'âge du bronze. Ces migrations se poursuivirent à l'époque de Halstatt (900-500 av. J.-C.), en Gaule en particulier. L'époque de La Tène (Ve- Ier s. av. J.-C.) fut celle de la grande expansion celtique en Europe. Les Celtes achevèrent l'occupation de la Gaule, et plusieurs tribus pénétrèrent par l'Aquitaine jusqu'au cœur de la péninsule Ibérique où, mêlées aux Ibères, elles formèrent le peuple celtibère. Au IVe s. av. J.-C., des tribus envahirent l'Italie et se fixèrent dans la plaine du Pô, qui devint la Gaule Cisalpine. Au IIe s., les Celtes envahirent les royaumes hellénistiques et passèrent en Asie Mineure, où ils s'établirent sous le nom de Galates. Mais, organisés en vastes tribus indépendantes, ils ne formèrent jamais un État, et leur décadence fut rapide. Refoulés au nord par les Germains (v. le IIe s. av. J.-C.), les Celtes de Gaule, ou Gaulois, durent se soumettre progressivement à Rome (IIe-Ier s. av. J.-C.). Seuls subsistèrent les royaumes d'Irlande.

Agriculteurs et artisans habiles, les Celtes exportaient leurs produits dans tout l'Occident. Ils formaient une société de type aristocratique, avec des princes locaux appuyés sur des clientèles. Ces chefs de clan étaient très influencés par la classe sacerdotale des druides.

RELIGION

Elle n'est connue que de manière très partielle et par des informations indirectes : documents archéologiques (représentations des dieux et de leurs attributs, objets cultuels), écrits des conquérants romains (notamment César), évocations mythologiques dans les légendes irlandaises et galloises datant du Moyen Âge. Néanmoins, ces témoignages laissent supposer que les populations celtiques étaient très religieuses, qu'elles privilégiaient le culte des forces naturelles et de divinités locales. Dans ses commentaires sur la guerre des Gaules, César assimile ces dieux à ceux du panthéon romain. De fait, les légendes irlandaises médiévales nous permettent de repérer plusieurs correspondances : le Mercure des Celtes serait Lugus ; leur Apollon guérisseur, Belenus, Grannus, ou « dieu de la tribu » ; leur Jupiter pourrait être Taranus ou Taranis, le dieu du Tonnerre ; leur Minerve serait Brigide ou Brigitte, déesse irlandaise des Arts. Cependant, certains dieux celtiques ont une personnalité si particulière qu'on ne peut les assimiler à telle ou telle divinité romaine : tels Cernunnos, le dieu cornu ; Esus, qui coupe une branche dans la forêt ; Épona, la déesse protectrice des chevaux ; Artio, celle des ours ; Smertrios, le dieu « pourvoyeur ». César nous renseigne, par ailleurs, sur les druides, qui jouissaient d'une grande influence sur l'ensemble de la société. Ils étaient non seulement des prêtres, mais aussi des dignitaires chargés de rendre la justice et d'enseigner (sur un mode exclusivement oral). Soumis à une longue formation, ils avaient un chef unique et se réunissaient une fois par an dans la forêt des Carnutes.

ARTS

La civilisation des Celtes est à son apogée au Ve s. av. J.-C. Elle présente une unité culturelle alors que subsiste le morcellement politique. Le monde celte entretient d'actives relations avec la Méditerranée. Naturalisme hellénique et stylisation animale totalement réinterprétés s'associent dans les représentations sculptées des divinités ou dans la frappe monétaire où dissociation et schématisation sont poussées à l'extrême. Excellents artisans et techniciens (ils seront les premiers à ferrer les chevaux), les Celtes possèdent une métallurgie du fer d'un niveau remarquable. Renforcée de charpente, la muraille de leurs forteresses (oppidums), telles Alésia ou Bibracte sur le mont Beuvray, atteste leur habileté dans le travail du bois. On leur attribue aussi l'invention de la charrue à roues. L'exubérance de leur ornementation où s'enchaînent entrelacs, esses et spirales se retrouvera durant le haut Moyen Âge dans les pages enluminées des manuscrits d'Irlande.