Catherine de Médicis

(Florence 1519 - Blois 1589), reine de France.

Fille de Laurent II de Médicis, elle épousa, en 1533, le futur roi de France Henri II, auquel elle donna dix enfants dont sept survécurent, parmi lesquels les trois derniers rois de la dynastie des Valois : François II, Charles IX et Henri III. Elle resta longtemps effacée, éclipsée notamm. par la favorite Diane de Poitiers. Puis, investie de la régence à l'avènement de Charles IX (1560), elle exerça la réalité du pouvoir durant tout le règne de ce roi, et gouverna aux côtés d'Henri III (1574) jusqu'à sa mort (1589).

Au pouvoir pendant trente ans, elle s'efforça de pacifier le royaume en proie aux guerres de Religion. Soucieuse avant tout de maintenir les droits d'une couronne convoitée par les grands, et dont ses fils étaient les dépositaires, attachée au catholicisme, mais sans fanatisme, elle vit dans les querelles dogmatiques un danger pour la dynastie. Pour cette raison, elle pratiqua d'abord une politique de tolérance à l'égard des protestants (édits de janv. 1562 et d'Amboise, 1563), soutenue par le chancelier Michel de L'Hospital. Mais, en 1567, l'attentat des chefs huguenots (protestants), Condé et l'amiral de Coligny, qui tentèrent de l'enlever ainsi que Charles IX, la détermina à se rallier au parti catholique. Résolue à ne pas laisser inféoder le trône aux chefs de ce parti, les Guises, alliés à l'Espagne, elle négocia la paix avec les protestants (paix de Saint-Germain, 1570). Mais, hostile à la politique de Coligny qui entraînait Charles IX dans une guerre contre l'Espagne, elle décida avec les Guises de faire assassiner l'amiral, puis tous les chefs protestants, ce qui entraîna le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Aux côtés d'Henri III, elle poursuivit ses efforts pacificateurs, négociant la paix de Monsieur (édit de Beaulieu, 1576) avec son fils François, duc d'Anjou, et la paix de Nérac (1579) avec son gendre Henri de Navarre (futur Henri IV), époux de sa fille Marguerite de Valois.

Si les historiens lui ont longtemps reproché son machiavélisme, elle n'eut cependant aucune part dans l'assassinat du duc de Guise et du cardinal de Lorraine à Blois en 1588. De fait, elle resta pendant trente ans la personnalité dominante du royaume et réussit à préserver l'équilibre d'une monarchie en crise.