GÉOGRAPHIE
Le milieu naturel. En majeure partie tropical, presque totalement situé au S. de l'équateur, le Brésil est le « géant » de l'Amérique du Sud, dont il occupe approximativement la moitié de la superficie et concentre une part avoisinante de la population.
En dehors de l'immense cuvette amazonienne, c'est surtout un pays de plateaux, relevés en serras qui retombent directement sur l'Atlantique (serra do Mar) ou limitent un liseré de plaines côtières (dans le Nordeste). Le climat, équatorial dans l'Amazonie, constamment chaude et humide, recouverte par une forêt dense, devient plus sec vers le S. C'est alors le domaine des savanes, parfois parsemées d'arbres, et aussi de la steppe (notamm. dans l'intérieur du Nordeste, où l'irrégularité des précipitations, selon les années, est catastrophique). La prairie apparaît dans les États méridionaux, aux précipitations mieux réparties, presque tempérés.
La population. L'histoire et le climat se combinent pour expliquer la composition ethnique et la répartition spatiale de la population, dont plus de la moitié est considérée comme blanche. On compte environ un tiers de métis et près de 10 % de Noirs. Cette population est jeune (plus de la moitié a moins de 25 ans), en raison d'un fort excédent naturel, lié au maintien d'un taux élevé de natalité. Elle se concentre sur le littoral ou près de celui-ci, en particulier dans le Nordeste, le Sud-Est (États de Sao Paulo, Rio de Janeiro et Minas Gerais) et le Sud. Aujourd'hui, environ 88 % des Brésiliens sont des citadins (31 % en 1940). Derrière les grandes métropoles de Sao Paulo et de Rio de Janeiro viennent plusieurs autres villes millionnaires (dont Belo Horizonte, Salvador, Recife). Cette croissance urbaine, plus rapide que celle du nombre d'emplois, soulève de nombreux problèmes.
L'économie. L'étendue des superficies disponibles (bien que moins du tiers du territoire soit réellement mis en valeur) explique l'importance des productions. L'élevage bovin est souvent présent (hors de l'Amazonie), celui des ovins et des porcs est plus concentré dans le Sud. Le café (dans le Sud-Est intérieur) demeure la principale production commerciale (premier rang mondial), devant le soja et la canne à sucre, développés, le premier pour le marché mondial, la seconde pour une production d'alcool utilisé comme carburant. Le maïs, le manioc, le riz, les agrumes sont d'autres cultures notables.
L'industrie bénéficie des richesses abondantes du sous-sol (incomplètement prospecté) : fer, bauxite, manganèse, uranium, pétrole, or, etc. L'hydroélectricité assure plus de 60 % de la production d'électricité. L'énergie est en grande partie contrôlée par des firmes d'État (Petrobrás, Electrobrás), l'État étant présent aussi dans la sidérurgie. Les capitaux étrangers se sont largement investis dans les branches de transformation (montage automobile, électronique, chimie), implantée surtout dans la région de Sao Paulo.
Le Brésil est ainsi devenu l'une des principales économies émergentes du monde. Mais des déséquilibres intérieurs subsistent : ceux des structures foncières (avec le maintien des grandes propriétés), des inégalités régionales (contraste entre la région de Sao Paulo et le Nordeste) ou les incertitudes quant aux retombées multiples des routes transamazoniennes.
HISTOIRE
La période coloniale. Le Brésil, terre du bois rouge comme la « braise » (d'où le nom de Brasil), est reconnu par le Portugais Pedro Alvares Cabral en 1500. La culture de la canne à sucre est introduite dès le XVIe s. et fait rapidement la fortune du pays. Les Portugais réussissent à s'opposer aux ambitions françaises, puis hollandaises. À la fin du XVIIe s. et au début du XVIIIe, des mines d'or sont découvertes, notamment dans le Minas Gerais, dans l'est du pays, faisant du Brésil le premier producteur mondial d'or. La recherche du métal précieux entraîne le peuplement de l'intérieur du pays. De nombreux esclaves noirs sont amenés d'Afrique. Lors des guerres d'indépendance de l'Amérique latine, le Brésil reste fidèle à la dynastie portugaise.
1815. Le Brésil est élevé au rang de royaume.
L'Empire brésilien
1822. Le régent Pierre, fils du roi de Portugal, proclame l'indépendance du Brésil, dont il devient l'empereur. Au cours de la première moitié du XIXe s., la culture du café est implantée dans la région de Sao Paulo, marquant une nouvelle phase de la conquête du sol dans le Brésil tropical ; le Brésil assure la moitié de la production mondiale de café.
1888. L'esclavage est aboli.
La république des « coronels »
1889. L'aristocratie foncière, mécontente de l'abolition de l'esclavage, apporte son soutien à l'armée, qui renverse l'empire, jugé progressiste, et proclame la république. Les libéraux, au pouvoir jusqu'en 1898, ne parviennent pas à briser l'oligarchie foncière (les « coronels »), ni à mettre fin à la domination britannique sur l'économie.
Le Brésil devient une fédération formée de 20 États. La prospérité est alors assurée par la monoculture du café. Mais l'économie est touchée de plein fouet par la crise de 1929.
L'ère Vargas
1930-1945. Premier gouvernement de Getúlio Vargas, porté au pouvoir par les militaires. Chef des libéraux, leader nationaliste, Vargas gouverne avec l'appui des classes moyennes. Il travaille à industrialiser et à moderniser le Brésil.
1951-1954. Vargas revient au pouvoir après en avoir été écarté par la droite. Il radicalise son nationalisme économique et s'attaque aux intérêts pétroliers étrangers.
L'expérience réformiste et le régime militaire
1956-1964. Gouvernements réformistes.
1960. Brasilia devient la capitale du Brésil.
1964-1984. Succession de gouvernements militaires.
Répression à l'égard des « progressistes » et développement économique rapide.
Le retour à la démocratie
1985. Retour des civils au pouvoir. José Sarney devient président de la République. Lui succèdent Fernando Collor de Mello (destitué en 1992 pour corruption) et Fernando Henrique Cardoso (1995-2003).
2003. Luiz Inácio Lula da Silva, leader historique de la gauche, accède à la tête de l'État et met en œuvre un programme de lutte contre la pauvreté (réélu en 2006).
2011. Dilma Rousseff, dauphine de Lula da Silva, est la première femme à accéder à la présidence de la République. Reconduite en 2014, elle est destituée en 2016 à la suite d'un vaste scandale de corruption, impliquant aussi bien son parti et Lula que le nouveau président Michel Temer.
2018. Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite, est élu président de la République.
2022. L. I. Lula da Silva bat le président sortant J. Bolsonaro lors de l'élection présidentielle.