Il n'a pas vingt ans quand paraissent ses premiers Contes d'Espagne et d'Italie (1830). Au théâtre, ses essais sont malheureux, et il décide de composer des pièces destinées à la lecture (Un spectacle dans un fauteuil, 1832). Entre 1833 et 1838, période marquée par une brève et orageuse liaison avec George Sand, il publie de nombreuses pièces (les Caprices de Marianne, 1833 ; Fantasio, 1834 ; On ne badine pas avec l'amour, id. ; Lorenzaccio, id. ; le Chandelier, 1835 ; Il ne faut jurer de rien, 1836 ; Un caprice, 1837). Dans le même temps, il compose des poèmes (Rolla, 1833 ; les Nuits, 1835-1837), un roman autobiographique (la Confession d'un enfant du siècle, 1836) qui transpose son aventure personnelle en destin d'une génération désillusionnée, et une satire du romantisme, les Lettres de Dupuis et Cotonet (1836-1837). Après 1838, malgré les excès et la maladie, il écrit encore des contes (Mimi Pinson, 1845), des pièces en forme de proverbe (Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, id.) et des fantaisies poétiques (Une soirée perdue, 1840 ; Sur trois marches de marbre rose, 1849). À la fin de sa vie, Musset a la satisfaction de voir porter à la scène certaines de ses pièces : le succès qu'elles remportent prouve alors les qualités dramatiques de son théâtre, qui mêle étroitement l'expression de la douleur à la fantaisie légère.
Lorenzaccio (1re éd. 1834 ; 1re représentation 1896), drame en 5 actes, en prose, est le chef-d'œuvre du drame romantique français. Afin d'attenter à la vie d'Alexandre de Médicis, tyran de Florence, son cousin Lorenzo, jadis pur, partage ses débauches. Il devient vicieux et lâche, mais finit par tuer le duc, par fidélité au jeune homme vertueux qu'il était. Après ce meurtre, Florence se hâte de se donner un nouveau maître, et Lorenzo est assassiné à Venise.