Afrique du Sud (nom féminin)

État de l'Afrique australe constitué par neuf provinces (Cap-Nord, Cap-Est, Cap-Ouest, Nord-Ouest, Limpopo, Mpumalanga, Gauteng, Kwazulu-Natal et État libre) ; 1 221 000 km2 ; 58 558 270 habitants (Sud-Africains). CAPITALE Le Cap (cap. législative) et Pretoria (cap. administrative). LANGUES OFFICIELLES : 11, dont l'afrikaans et l'anglais. MONNAIE : rand.

GÉOGRAPHIE

L'Afrique du Sud est la deuxième puissance économique du continent africain après le Nigeria (2016). Sa relative prospérité est encore menacée par les tensions raciales héritées de la longue période d'apartheid, pendant laquelle la minorité blanche (8 % de la population aujourd'hui) avait la prépondérance sur les Noirs (80 %), les métis (8,6 %) et les Asiatiques (2,3 %). L'abolition de l'apartheid et l'accession des Noirs au pouvoir n'ont cependant pas réduit l'inégalité des revenus, la plus élevée en Afrique et dans le monde.

Par la latitude, l'Afrique du Sud échappe largement à la zone tropicale et l'altitude (haut plateau intérieur entre 1 200 et 1 800 m, bordé de régions basses) modère les températures. Les précipitations sont plus abondantes sur le versant de l'océan Indien, amenées par l'alizé du S.-E. La barrière du Drakensberg provoque la semi-aridité d'une grande partie du bassin de l'Orange. Cette semi-aridité explique la prépondérance de l'élevage, souvent extensif, bovin et surtout ovin, devant les cultures (sucre, blé et surtout maïs, vigne, agrumes). L'agriculture satisfait la majeure partie des besoins nationaux et permet de notables exportations. Représentant près de 40 % des exportations, le secteur minier reste important. Le pays figure ainsi parmi les premiers producteurs mondiaux de platine, d'or, de diamants, d'uranium, de chrome, d'amiante, de manganèse. La houille est la base énergétique nationale et alimente une sidérurgie favorisée par l'abondance du minerai de fer. Réorganisé à partir de 1994, le secteur public joue un rôle de premier plan dans le développement économique, en particulier dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications et des transports, mais sa gestion est peu transparente. Concentrée dans les régions urbaines (65 % de la population) de Johannesburg, de Pretoria et dans les zones portuaires du Cap, de Port Elizabeth et de Durban, l'industrie représente encore entre 20 et 30 % du PIB, mais les services sont désormais prédominants.

HISTOIRE

Les plus anciens peuples d'Afrique australe, les Bochimans et les Hottentots, ont été refoulés par les Bantous, arrivés au XVe s.

1487. Le Portugais Dias, le premier, contourne les côtes sud-africaines, en doublant le cap de Bonne-Espérance.

1652. Les Hollandais s'installent au Cap.

1685. Immigration de nombreux protestants français.

L'occupation des terres par les colons hollandais (Boers) provoque de nombreux conflits avec les Africains (guerre « cafre » [du nom donné alors aux peuples d'Afrique vivant au S. de l'équateur], 1779-1887).

La domination britannique
1814. La colonie passe sous administration britannique.

Mais les causes de désaccord se multiplient entre Boers et Anglais ; des Boers quittent le sud-est du pays en direction de l'Orange, puis, après une guerre contre les Noirs Zoulous, vers le Natal. Ce mouvement de migration appelé Grand Trek se poursuit de 1834 à 1852.

1852. Les Boers fondent la république du Transvaal.

1853. Fondation de la colonie britannique du Cap.

1854. Création par les Boers de la république d'Orange.

1856. Le Natal devient une colonie britannique.

La découverte de mines de diamants en Orange (1867) et d'or au Transvaal (1885) suscite la convoitise des Britanniques, qui déclenchent un premier conflit armé de 1877 à 1884, puis la guerre des Boers (1899-1902).

1910. Les États du Cap, du Natal, d'Orange et du Transvaal se fédèrent, créant ainsi un nouvel État, l'Union sud-africaine, qui demeure sous tutelle britannique, dans le cadre du Commonwealth.

Les principaux problèmes concernent les rapports entre Britanniques et Boers, d'une part, l'ensemble des Blancs et les peuples de couleur, d'autre part.

1912. Création de l'African National Congress (ANC), mouvement de lutte pour la défense des Noirs.

Privés du pouvoir politique, les Noirs, majoritaires, sont affectés dès 1913 par les premières lois de ségrégation (apartheid), votées par le parti afrikaner au pouvoir.

1920. L'Union sud-africaine reçoit un mandat de la SDN sur le Sud-Ouest africain.

Gouvernée par les nationalistes (1924-1939), qui renforcent la ségrégation entre Noirs et Blancs, puis par leurs éléments les plus extrémistes (1948-1961), l'Union sud-africaine est vivement critiquée par l'ONU et la Grande-Bretagne, à partir de 1945.

La république d'Afrique du Sud
1961. Création de la république d'Afrique du Sud, sans lien politique avec le Commonwealth. À partir des années 1970, le gouvernement accentue la politique de création des bantoustans et appuie les mouvements de guérilla en Angola et au Mozambique.

1976. Graves émeutes à Soweto.

1984. Pieter W. Botha est élu président de la République.

1985. Multiplication des manifestations contre l'apartheid et des affrontements dans les cités noires.

1986. L'instauration de l'état d'urgence entraîne l'adoption, par nombre de pays occidentaux, de sanctions économiques contre l'Afrique du Sud.

1989. Frederik De Klerk succède à Pieter W. Botha.

1990. Libération de Nelson Mandela, chef de l'ANC, légalisation des organisations antiapartheid, abolition de la ségrégation raciale dans les lieux publics et levée de l'état d'urgence. Indépendance de la Namibie.

1991. Les dernières lois régissant l'apartheid sont abrogées.

1994. Les premières élections multiraciales sont remportées par l'ANC. Nelson Mandela est élu à la tête de l'État. L'Afrique du Sud réintègre la communauté internationale.

1996. Une nouvelle Constitution est adoptée.

1999. Thabo Mbeki devient président de la République (réélu en 2004), après une victoire de l'ANC aux législatives.

2008. Désavoué par son propre parti, T. Mbeki démissionne.

2009. Jacob Zuma (président de l'ANC depuis 2007) est élu à la tête de l'État et, bien que contesté, il est réélu en 2014.

2018. J. Zuma démissionne et Cyril Ramaphosa, leader de l'ANC depuis 2017, devient président de la République.