Zola (Émile)

Écrivain français (Paris 1840 - id. 1902).

Chef de l'école naturaliste, il voulut appliquer à la description des faits humains et sociaux la rigueur scientifique. En 1867, il donne avec Thérèse Raquin sa première « tranche de vie ». Influencé par les recherches de l'époque sur les lois de l'hérédité et la physiologie des passions, il entreprend, sur le modèle de la Comédie humaine de Balzac, le cycle des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire, à la cadence d'un roman par an (il y en aura 20). Le septième volume (l'Assommoir, 1877), qui peint le Paris populaire, fait de Zola le romancier le plus lu et le plus discuté de la fin du siècle. Ses meilleurs romans insèrent un drame violent, animé par des personnages au relief accusé, dans un univers bien défini et dépeint avec précision, couleur et puissance : la mine et les mineurs (Germinal, 1885), la paysannerie (la Terre, 1887), les chemins de fer (la Bête humaine, 1890), la guerre (la Débâcle, 1892). Mais plusieurs s'attachent à l'étude de drames plus intimes (amours contrariées, douleur physique, angoisse devant la mort) [la Faute de l'abbé Mouret, 1875]. Autour de Zola se groupent les écrivains de l'école naturaliste, dont Maupassant et Huysmans (les Soirées de Médan, 1880). Il participe activement à l'affaire Dreyfus et publie, dans l'Aurore, « J'accuse » (1898), manifeste qui déclenche la campagne d'opinion en faveur du capitaine. Condamné à un an de prison, il doit s'exiler en Angleterre (1898-1899). Rentré en France, de plus en plus influencé par les théories socialistes de Fourier et de Guesde, il entame un nouveau cycle (les Quatre Évangiles) où il se veut le prophète des valeurs humanitaires.