nom masculin
(du chin. tao, anc. transcription de dao, voie, principe régulateur de l'univers)
Expression religieuse la plus proche des divers rites et croyances populaires qui constituent le fonds de la culture chinoise.
Le fondateur de la forme canonique du taoïsme est le « Vieux Maître », Laozi (Lao-Tseu), qui vécut au VIe s. av. J.-C. et qui, après une longue carrière d'archiviste à la cour des Zhou, se retira du monde et dicta son enseignement, le Livre de la voie et de la vertu (Daodejing [Tao-tö king]). Le dao (tao), la « voie », dont parle Laozi est le principe primordial et éternel de l'univers. Mais il ne peut être ni représenté ni conceptualisé. Maître d'un temps cyclique et des transformations infinies, il laisse se créer les êtres spontanément, par la coagulation éphémère des énergies, les « souffles ». Ainsi, transformations et oppositions multiples sont-elles l'œuvre du dao et la manifestation de son pouvoir. Quiconque sait s'incorporer à ce processus devient un avec le dao et se transforme avec lui. Le Daodejing a été complété par un vaste commentaire apologétique, le Zhuangzi, dont les parties les plus anciennes datent du IVe s. av. J.-C. et qui précise la « voie du Vieux Maître » au sujet de la vie de l'adepte et de la pratique liturgique du non-agir. Soumis à diverses persécutions, notamment sous la dynastie des Qing (1644-1914), le taoïsme a été interdit par la Révolution culturelle, puis toléré en vertu de la Constitution de 1982. Bien que la propagande officielle le désigne encore comme un ensemble de superstitions, son empreinte reste très vive au sein de la civilisation chinoise.