symphonie [sɛ̃fɔni] 

nom féminin

(lat. symphonia, gr. sumphônia, de phônê, son)

  1. Sonate pour orchestre caractérisée par la multiplicité des exécutants pour chaque partie instrumentale et par la diversité des timbres.
  2. SOUTENU Ensemble harmonieux de choses qui vont parfaitement ensemble : Une symphonie de couleurs (SYN.  harmonie).

Si les théoriciens grecs et ceux du Moyen Âge donnaient à ce terme le sens de « sons simultanés », d'« harmonies consonantes », la Renaissance et le classicisme en retinrent l'idée de collectivité, d'abord vocale et instrumentale (G. Gabrieli, Schütz), puis simplement instrumentale. Sous cette dernière forme, dénommée souvent sinfonia, on désignait des ouvertures, des suites, des ritournelles. Au début du XVIIIe s., la symphonie rejoint la sonate, en pleine éclosion (A. Scarlatti, Vivaldi), et lui emprunte son plan. Bientôt elle ne sera plus qu'une sonate pour orchestre, qui fleurit à Milan (Sammartini), à Mannheim (les Stamitz), à Londres (J. C. Bach), à Paris (Gossec) et qui atteint son point de perfection à Vienne, avec Haydn, Mozart et Beethoven. Sa fusion avec le concerto – le concerto grosso notamment – aboutira un temps à la symphonie concertante en France.

La voie est ouverte à une floraison ininterrompue d'œuvres germaniques (Schubert, Mendelssohn, Schumann, Brahms, Bruckner, Mahler), françaises (Berlioz, Franck et ses élèves, Saint-Saëns, Roussel, Honegger, Dutilleux) et slaves ou nordiques (Tchaïkovski, Dvořák, Prokofiev, Sibelius, Chostakovitch), dont les influences s'interpénètrent. Certains excès dans le traitement de la matière instrumentale ou du travail thématique (Mahler) ont provoqué, en réaction, un retour à la sinfonietta ou à la symphonie de chambre (Schönberg, Hindemith, Roussel).