sonate [sɔnat]

nom féminin

(it. sonata, de sonare, jouer sur un instrument)

  1. Composition musicale en un ou en plusieurs mouvements, pour soliste ou ensemble instrumental : Sonates de Mozart.
  2. MUSIQUE Forme sonate, plan du premier mouvement de la sonate, constitué par l'exposition, le développement et la nouvelle exposition de deux thèmes.

Le XVIIe siècle.

Le mot sonate, d'abord appliqué à toute pièce sonnée sur des instruments, désigne maintenant un genre de musique instrumentale définitivement élaboré au XVIIe s. La sonate s'inspire de la suite, et figure aux offices – sonata da chiesa (sonate d'église) – ou agrémente la vie à la cour – sonata da camera (sonate de chambre). Avec A. Corelli, elle s'organise autour de quatre mouvements, lents et vifs alternés. Après lui, elle subit de nombreuses modifications (J.-M. Leclair, J.-S. Bach).

Du XVIIIe au XXe siècle.

La structure adoptée par Haydn, Mozart et Clementi se compose de trois ou quatre mouvements (allégro, adagio ou andante, menuet et son trio, allégro final). Beethoven prendra des libertés avec la forme sonate, remplaçant notamment le menuet par un scherzo, qu'il élargira dans un but expressif ouvrant la voie à l'épanchement romantique.

Avec Chopin, Schumann, Liszt, Brahms, la sonate, support d'une confession intime, devient aussi prétexte pour exhiber la virtuosité. Franck, Fauré, Debussy, Ravel apportent une harmonie rénovée par un retour à la modalité, un langage libre, suggestif. La sonate connaît ensuite une transformation grâce aux apports du folklore, du jazz (Bartók, Kodály, Enesco) et de la musique sérielle (Schönberg, Boulez).