nébuleuse [nebyløz] 

nom féminin

(de [étoile] nébuleuse, désignant un amas de pierres cosmiques)

  1. ASTRONOMIE Nuage de gaz et de poussières interstellaires.
  2. Rassemblement d'éléments hétéroclites, aux relations imprécises et confuses : La nébuleuse des mouvements de pensée dans ce parti politique.
  3. ASTRONOMIE Nébuleuse diffuse ou à émission, nébuleuse brillante située à proximité d'étoiles chaudes et qui émet de la lumière.

    Nébuleuse obscure, nébuleuse riche en poussières interstellaires, qui forme un nuage sombre masquant les astres situés derrière.

    Nébuleuse par réflexion, nébuleuse brillante qui réfléchit la lumière des étoiles environnantes.

On distingue plusieurs types de nébuleuses, qui correspondent à des concentrations de matière interstellaire placées dans des conditions différentes.

Les nébuleuses diffuses, les plus froides (de 100 à 200 kelvins [symb. K]) et les moins denses (quelques atomes par cm3), sont formées surtout d'hydrogène neutre, et appelées, de ce fait, « régions H I ». Au voisinage des étoiles chaudes, sources puissantes de rayonnement ultraviolet, l'excitation du gaz interstellaire engendre des nébuleuses brillantes constituées majoritairement d'hydrogène ionisé, d'où leur nom de « régions H II », dont la température varie de 5 000 à 10 000 K et la densité de 50 à 1 000 atomes par cm3. Ces nébuleuses se manifestent notamment par l'émission d'une radiation rouge intense. À ce type se rattache, par exemple, la célèbre nébuleuse d'Orion.

Certaines nébuleuses, en revanche, ne se manifestent que par la poussière qu'elles renferment en abondance : tel est le cas des nébuleuses obscures, qui absorbent la lumière des astres situés derrière et se détachent en ombres chinoises sur le fond étoilé du ciel.

Formations et disparitions d'étoiles.

La formation de nouvelles étoiles s'effectue au cœur d'immenses nuages s'étendant sur plusieurs centaines d'années de lumière et constituant des régions à la fois très froides (20 K) et nettement plus denses (de 1 à 10 milliards de particules par cm3) que le reste du milieu interstellaire. On leur donne le nom de « nuages moléculaires » parce qu'ils renferment un nombre élevé de molécules : près de 150 molécules différentes ont pu être identifiées par les techniques de la radioastronomie.

Certaines nébuleuses sont, au contraire, associées au stade final de l'évolution des étoiles : ainsi, les nébuleuses planétaires (ainsi nommées en raison de leur aspect, lorsqu'on les observe avec de petits instruments, qui rappelle celui des planètes), enveloppes gazeuses sphériques éjectées par des étoiles devenues instables, qui se diluent dans l'espace en quelques dizaines de milliers d'années, et les restes de supernovae, enveloppes riches en éléments lourds éjectées lors de l'explosion cataclysmique d'étoiles massives et précédées par une onde de choc qui comprime et chauffe le milieu interstellaire.