jazz [dʒaz] 

nom masculin

(de l'anglo-amér. jazz-band)

Musique afro-américaine, créée au début du XXe s. par les communautés noire et créole du sud des États-Unis, et fondée pour une large part sur l'improvisation, un traitement original de la matière sonore et une mise en valeur spécifique du rythme, le swing : Le jazz peut être vocal ou instrumental.

Des origines au classicisme.

Le jazz est tout d'abord répandu par des formations de danse qui ont intégré à leur répertoire des blues et des ragtimes (musique issue du folklore noir et des airs de danse blancs). Buddy Bolden, King Oliver et Sidney Bechet en sont les pionniers, à La Nouvelle-Orléans. À partir de 1917, les musiciens commencent à émigrer vers le nord, notamment à Chicago et à New York, en même temps que sont réalisés les premiers disques de jazz. Louis Armstrong s'impose bientôt comme la première grande figure internationale. Les années 1920 consacrent le talent de Jelly Roll Morton (pianiste et chef d'orchestre), de Bix Beiderbecke (trompettiste), de Johnny Dodds (clarinettiste). De 1930 à 1940, le jazz, parvenu au stade du classicisme, connaît une grande popularité mondiale, l'Amérique voit en lui une forme de joie de vivre après la crise de 1929. Les orchestres se multiplient (Fletcher Henderson, Count Basie, Jimmie Lunceford, Duke Ellington), et d'importants artistes se font connaître (Lionel Hampton, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Art Tatum, Fats Waller). En France, dans les années 1930, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli inventent le jazz manouche, style musical d'origine tsigane mêlant le swing et le musette au jazz américain, rythmé principalement par une ou plusieurs guitares (absence de cuivres et de percussions).

Du be-bop à nos jours.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en rupture avec la période swing, se développe le style be-bop (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Kenny Clarke, Max Roach) qui renouvelle le langage du jazz, aussi bien dans le domaine de l'harmonie que dans celui de la mélodie et du rythme. À partir de 1948, dans la lignée du saxophoniste Lester Young, le jazz cool entreprend de nouvelles recherches, sous l'impulsion de Miles Davis, Lee Konitz, Stan Getz. Le hard bop indique un retour aux sources du blues (Charlie Mingus, Dexter Gordon, Jazz Messengers), et le jazz vocal s'oriente vers le rhythm and blues (Ray Charles, Fats Domino), qui donnera naissance au rock and roll. À la fin des années 1950, le saxophoniste John Coltrane ouvre la voie du free-jazz (de 1960 au milieu des années 1970), qui privilégie le mode de l'improvisation (Ornette Coleman, Archie Shepp, Cecil Taylor, Sun Ra). Dans les années 1970, sous l'influence de la pop music, se développe le jazz-rock (Miles Davis, Herbie Hancock, John McLaughlin). Les années 1980 sont marquées par un grand éclectisme : pop, rock, funk, rap et jazz se mêlent tandis que l'on assiste à un retour du be-bop.