nom féminin
(lat. intelligentia ; v. intelligent)
Vivre en bonne, en mauvaise intelligence avec qqn, vivre en bons, en mauvais termes avec lui.
nom féminin pluriel
Entente, relations secrètes : Avoir des intelligences dans la place (SYN. complicités).
L'intelligence n'est pas facile à définir ; elle peut être identifiée par des performances : la capacité à résoudre des énigmes, à trouver des solutions à de nouveaux problèmes. On a pu ainsi établir des classements entre les comportements humains en fonction de tâches de difficultés croissantes, en mettant en œuvre des fonctions telles que l'induction, l'intuition, la créativité, la reconnaissance, la rapidité de réaction, l'adaptabilité sociale, etc.
Dès le début du XXe s., les psychologues ont adopté le test de Binet-Simon, constitué d'épreuves concrètes, brèves et variées, faisant appel au jugement, à la compréhension, au raisonnement. Chaque épreuve et les types de réponse qu'elle suscite sont répertoriés et gradués, et correspondent à des individus dont l'âge va de 3 à 13 ans.
On a imaginé des épreuves collectives, dites « crayon-papier », qui, analysées à l'aide de méthodes statistiques fiables, ont fait évoluer les conceptions de l'intelligence. Spearman a mis en évidence le fait que certaines corrélations pouvaient s'expliquer par une seule source de variations entre individus, qu'il a appelé le « facteur g ». Ce facteur, qui n'est pas un « facteur d'intelligence », représente une sorte de tension ou d'efficience intellectuelle.
L'apport de Piaget a été considérable en ce qu'il a mis en évidence les étapes successives du développement de l'intelligence chez l'enfant. Les psychologues qui ont étudié les différences individuelles ont montré que les progrès de l'intelligence ne paraissent pas se faire suivant un processus unique, et que ces différences pourraient s'expliquer par l'interaction entre des domaines inégalement développés.
La psychologie cognitive a apporté de nombreuses précisions : le modèle de fonctionnement cognitif, à propos d'un test de compréhension verbale, par exemple, distingue la vitesse d'accès à la mémoire à long terme, la capacité de la mémoire à court terme, la conservation d'un ordre, etc. Les différences entre individus se marquent notamment dans le choix des stratégies pour les résolutions de problèmes. Ceux-ci peuvent se répartir en trois classes : ceux qui demandent une induction de structure (par exemple, identifier des relations qui caractérisent un ensemble d'éléments donnés) ; ceux qui demandent une transformation (à partir d'une situation initiale, parvenir à une situation-but en utilisant des opérateurs qui permettent de transformer cette situation) ; enfin, ceux qui demandent un arrangement (à partir d'un ensemble rangé d'une certaine manière, trouver un ou plusieurs autres arrangements qui satisfassent tel ou tel critère).
Nombre de problèmes appartiennent à deux, voire à trois de ces catégories. L'activité de résolutions de problèmes, application majeure de l'efficience intellectuelle, se situe dans trois directions : la compréhension, la recherche de solution et l'évaluation. L'aptitude individuelle à mettre en jeu les stratégies dépend d'un nombre élevé de facteurs, parmi lesquels jouent l'éducation, les facteurs génétiques, ainsi que la nature du problème posé.