nom masculin
(bas lat. directum, ce qui est juste)
Avoir droit à qqch, pouvoir légitimement en disposer : Avoir droit à cinq semaines de congés payés par an ; familier, ne pas pouvoir éviter qqch de désagréable : Si tu continues, tu vas avoir droit à une paire de claques.
Avoir droit de vie et de mort sur qqn, pouvoir disposer de sa vie.
Droits de l'homme, droits et libertés que chaque individu (homme ou femme) possède du seul fait de sa nature humaine.
État de droit, système d'organisation des sociétés dans lequel l'ensemble des rapports politiques et sociaux est soumis au droit.
Être en droit de (+ inf.), être légalement ou légitimement fondé à : Vous êtes en droit de réclamer des dommages et intérêts.
Monarchie de droit divin, dans laquelle le roi tient son autorité souveraine de Dieu.
Prisonnier, détenu de droit commun, prisonnier dont l'infraction relève des règles juridiques générales et non de dispositions particulières, par opp. à un prisonnier politique. (On dit aussi un, une droit commun.)
Qui de droit, la personne compétente, qualifiée (s'emploie seul. comme compl.) : S'adresser à qui de droit.
Le droit : des règles pour tous et pour chacun.
Ensemble de principes qu'une société donnée a convenu de respecter, le droit peut avoir pour sources principales la loi, la coutume ou la jurisprudence. Pour les philosophes des Lumières, la loi est pour l'individu le meilleur rempart contre l'arbitraire, le caprice d'un seul (le roi, le juge, etc.). Elle doit garantir à chacun certains droits (liberté, propriété…) que le pouvoir politique ne peut légitimement lui retirer.
Elle doit aussi protéger la société ; le droit criminel (ou droit pénal) doit dissuader et fixer les règles de jugement des accusés et les peines encourues : chaque condamné d'un crime similaire doit s'exposer à la même sanction (un des principes de l'essai fondateur du marquis de Beccaria, Des délits et des peines, 1764). La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pose en 1789 que la loi, « expression de la volonté générale », doit être « la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse ».
Le droit : quelques textes essentiels.
Le premier recueil juridique connu, le Code d'Hammourabi, inscrit sur une stèle, énumérait les règles édictées par le roi de Babylone (IIe millénaire av. J.-C.).
Par la Grande Charte ou Magna Carta (1215), le roi anglais Jean sans Terre s'engageait à respecter les privilèges coutumiers de ses barons, reconnaissant par là les limites de l'arbitraire royal. Les débats parlementaires du XVIIe s. en firent le symbole des libertés fondamentales de l'Angleterre. Contre l'arrestation arbitraire, l'Habeas corpus anglais de 1679 consacre le principe de la libre disposition par l'individu de sa personne et de ses biens.
En France, aux premiers jours de la Révolution (août 1789), la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, fruit de vifs débats à l'Assemblée constituante, aura elle aussi un écho mondial, dont une manifestation emblématique sera la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (déc. 1948).
Depuis août 1864, les conventions de Genève signées à l'initiative de la Croix-Rouge fixent les droits reconnus par certains États aux blessés de guerre, aux prisonniers de guerre et aux civils.
Les droits de la femme.
D'après la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, adoptée en 1979 et ratifiée par plus de 185 pays, les États signataires reconnaissent à la femme l'égalité avec l'homme devant la loi. Elle a donc la même capacité juridique, les mêmes droits civils et politiques (donc le droit de voter et de se présenter à une élection), le même droit d'aller et de venir, le droit de se marier ou non, le choix de son métier, l'accès à un prêt bancaire, le droit à la même sanction pénale si elle est reconnue coupable d'un crime, etc. Mais il y a loin encore des principes à leur mise en pratique. Trop de femmes dans le monde subissent encore, par exemple, des mariages forcés, souvent très précoces. Le viol est encore un crime de guerre lamentablement fréquent.
Les droits de l'enfant.
Adoptée en nov. 1989 par les Nations unies et ratifiée par 193 pays, la Convention internationale des droits de l'enfant énonce solennellement les droits de l'enfant, autrement dit les devoirs de l'adulte envers cette personne mineure, plus vulnérable. Dès sa naissance, tout enfant a le droit d'avoir un nom et une nationalité, le droit d'être protégé contre la maladie, le droit de ne pas faire la guerre ni de la subir, le droit d'aller à l'école, de jouer, danser, chanter, le droit d'être entouré et aimé. Comme l'adulte, il a droit à la liberté de conscience et à la liberté d'association, de réunion pacifique.
Mais les enfants voient leurs droits bafoués de par le monde : principales victimes de la famine et de la guerre, ils sont des centaines de millions à être contraints au travail, ou à être totalement livrés à eux-mêmes, voire à être enrôlés dans des forces militaires (les enfants-soldats). Ils peuvent aussi être victimes d'exploitation sexuelle, de mutilations rituelles ou de maltraitance. Selon le pays où il est né, l'enfant est plus ou moins protégé, dans le droit et dans les faits.