développement [devlɔpmɑ̃] 

nom masculin

  1. Action de développer ce qui était roulé ; fait d'être développé : Le développement d'une banderole (SYN.  déploiement).
  2. Fait de grandir, de croître ; fait de se multiplier : Développement intellectuel d'un enfant. Développement anarchique des cellules cancéreuses.
  3. Fait pour qqch de progresser, de s'accroître : Développement industriel d'une région (SYN.  essor, expansion).
  4. Exposé détaillé d'un sujet : Se lancer dans un long développement.
  5. PHOTOGRAPHIE Opération consistant à développer une pellicule sensible.
  6. Développement durable, mode de développement économique veillant au respect de l'environnement par une utilisation raisonnée des ressources naturelles afin de les ménager à long terme pour les générations futures.

    Pays en développement (PED), pays qui, partant d'un état de sous-développement économique et social notoire, ont entamé un processus de développement économique. (On dit aussi pays en voie de développement.)

développements

nom masculin pluriel

Suites, prolongement d'un événement : Cette affaire connaît de nouveaux développements.

Le concept de développement s'est imposé dans les analyses économiques contemporaines par opposition à la notion de croissance économique, afin d'attirer l'attention sur la situation particulière de certains pays ou régions du monde.

Le dialogue pays développés - tiers-monde.

Au cours des trois décennies 1960-1990, le décalage entre la richesse des pays industrialisés du Nord et la fragilité économique, voire l'extrême pauvreté, des pays en développement du Sud s'est accentué, rendant ainsi nécessaire une concertation. C'est dans le cadre du mouvement des non-alignés que le tiers-monde mène sa lutte pour l'autodétermination, le développement économique et un rééquilibrage des relations économiques Nord-Sud.

Les efforts de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) – au sein de laquelle le tiers-monde a formé le groupe dit « des 77 » –, réunie depuis 1964 tous les quatre ans, n'ont pas permis de réduire l'écart entre pays développés et pays en voie de développement. De 1960 à 1973, les pays en développement qui viennent d'acquérir leur indépendance s'accordent pour imiter le modèle de croissance des pays industrialisés, puis, de 1973 à 1982, revendiquent une participation accrue aux prises de décision et aux avantages du système mondial. Les pays industrialisés sont favorables à une politique d'aide financière au développement couplée avec une stratégie d'ouverture à la concurrence internationale. Les pays du tiers-monde vont s'opposer à cette conception en proposant la mise en place d'un nouvel ordre économique international. La décision de l'OPEP d'augmenter les prix du pétrole, qui permet aux pays arabes producteurs de rejoindre les « nouveaux pays industrialisés » (Taïwan, Corée du Sud, Singapour, Brésil, Mexique), la conjoncture économique et politique, la prise de conscience de l'interdépendance des économies favorisent l'instauration d'un dialogue Nord-Sud. Ainsi s'ouvre en décembre 1975, à Paris, la première conférence sur la coopération économique internationale, dite « conférence Nord-Sud ». En 1982, la décision du Mexique de suspendre le service de sa dette marque une nouvelle étape, celle de l'endettement. Les banques, qui jusqu'alors avaient prêté largement au Sud, donnent un brusque coup d'arrêt à leurs crédits. Divers plans de rééchelonnement ou de conversion de la dette (plan Baker de 1985, plan Brady de 1989 en faveur des pays à revenus intermédiaires) sont mis en place.

En 2000, l'ONU adopte huit « Objectifs du Millénaire » pour le développement, qui vont de la réduction de moitié de la population pauvre à la lutte contre le virus du sida en passant par l'instauration de l'école primaire universelle. Une date butoir est fixée à 2015. Mais la crise économique mondiale déclenchée en 2007-2008 pèse sur ces engagements.