céramique [seramik] 

adjectif

(gr. keramikos ; v. cérame)

Qui concerne la fabrication des poteries et autres pièces de terre cuite (y compris faïence, grès, porcelaine).

céramique

nom féminin

  1. Art de fabriquer les poteries et autres objets de terre cuite, de faïence, de porcelaine : Initier ses élèves à la céramique.
  2. Objet en terre cuite : Des céramiques anciennes.
  3. Matériau céramique.

Plusieurs foyers d'invention (Proche-Orient, Turquie...), dont les premières manifestations se situent vers le VIIe millénaire, coexistent. En Amérique préhispanique, on trouve la céramique vers 3500 avant notre ère dans certaines régions. Même si parfois elle précède un véritable néolithique, néanmoins, par sa très grande diversité et l'évolution de ses thèmes décoratifs, elle demeure un moyen efficace d'étude des divers faciès culturels du néolithique.

Antiquité.

En Égypte, la céramique apparaît dès la préhistoire. Très tôt, les Égyptiens connaissent la faïence, qu'ils fabriquent à base de quartz ; leur célèbre glaçure turquoise est probablement la première glaçure colorée. On retrouve cette technique en Assyrie et chez les Achéménides, dont les constructions monumentales sont recouvertes de briques émaillées. Les civilisations minoenne et mycénienne ont produit une céramique remarquable par l'équilibre de ses formes et la qualité du décor peint. C'est avec les créations attiques, à partir du VIe s. av. J.-C., que la Grèce marque définitivement l'histoire de la céramique : la technique se perfectionne à partir de procédés simples d'oxydation et de réduction au cours de la fournée. On distingue deux périodes principales : celle des figures noires sur fond rouge et celle des figures rouges sur fond noir. Les Romains développent la céramique rouge d'Arezzo ornée d'un décor en relief et dite sigillée, création originale, reproduite ensuite dans les centres gaulois.

Extrême-Orient.

Depuis les temps néolithiques, la Chine s'achemine vers la mise au point d'une technique qui aboutit à d'admirables grès et à la porcelaine. L'emploi des couvertes naturelles à base de cendres végétales est connu dès le milieu du IIe millénaire av. J.-C. et celui des glaçures plombifères ou alcalines à la fin du Ier millénaire av. J.-C. L'art du grès (argile cuite à haute température vitrifiée et colorée par des oxydes de haute température) atteint son apogée sous les Song, aux XIe-XIIe s. Fortement imprégnés de culture chinoise, le Japon et la Corée se distinguent aussi dans cette technique.

Islam.

Les plus anciennes créations de l'Islam remontent au VIIe s. Les formes sont variées et élégantes, l'émail alcalin ou à base de plomb, parfois stannifère, offre une étendue de couleurs éclatantes. Les centres de production existent tant en Iran qu'en Turquie ou en Espagne.

France.

En France, parallèlement aux recherches menées par Bernard Palissy (v. 1510 - 1589/90) sur les terres cuites émaillées, des potiers (Beauvaisis, Bourgogne, etc.) poursuivent la tradition médiévale avant que nombre de manufactures de qualité ne produisent de la faïence ou de la porcelaine. Au XXe s., la céramique reste le matériau privilégié pour bien des artistes tant céramistes que sculpteurs.