burlesque [byrlɛsk] 

adjectif

(it. burlesco, du lat. burla, farce)

  1. D'un comique extravagant : Une idée burlesque (SYN.  cocasse, saugrenu).
  2. Qui relève du burlesque en tant que genre littéraire ou cinématographique : Le genre, le style burlesque.

burlesque

nom masculin

  1. Caractère d'une chose, d'une personne ridicule, absurde : Relever le burlesque d'une situation (SYN.  cocasse, comique).
  2. Genre littéraire parodique traitant en style bas un sujet noble.
  3. Genre cinématographique caractérisé par un comique extravagant, plus ou moins absurde, et fondé sur une succession rapide de gags.
  4. Auteur qui pratique ce genre.
CINÉMA

Les débuts européens.

Ce genre cinématographique, qui repose sur le comique de situation, le mouvement et l'effet de surprise des gags, apparaît dès les débuts du cinéma. Il relève de nombreuses traditions populaires, tels la commedia dell'arte italienne, la bande dessinée ou le music-hall anglais. En France, après les fantasmagories de Méliès, les firmes se lancent toutes dans la production de séries burlesques, centrées sur un personnage type : Boireau, Colin, Conésime, Rigadin, Zigoto, Bout-de-Zan... Ces figures seront bientôt éclipsées par le succès fulgurant, dans les années 1910, période mythique du genre, d'un jeune dandy élégant et digne, Max Linder, dont l'humour satirique contraste avec le comique parfois grossier des courses-poursuites et les tartes à la crème de ses confrères.

Le burlesque américain.

Mais c'est Hollywood qui va devenir, en 1912, la véritable capitale du rire, grâce à Mack Sennett et à sa compagnie Keystone. Celui-ci, inventeur d'un style burlesque ravageur (le slapstick, terme qui, à l'origine, désigne le bâton et le coup de bâton utilisés dans la farce théâtrale et définit ensuite le gag cinématographique au temps du film muet), découvre la plupart des grands comiques du muet : Ben Turpin, l'homme qui louche, Roscoe « Fatty » Arbuckle, le gros, l'élégante Mabel Normand, Harry Langdon, le rêveur lunaire, et surtout Charlie Chaplin. À l'activisme joyeux et frondeur de Charlot s'oppose l'impassibilité songeuse de Buster Keaton, authentique poète du burlesque. Le principal concurrent de Mack Sennett est Hal Roach, dont l'école se situe aux antipodes de celle de Sennett. Il découvre Harold Lloyd, l'éternel optimiste aux grosses lunettes d'écaille, et le tandem explosif Laurel et Hardy, le maigre et le gros, le rêveur et le réaliste. L'avènement du parlant met un frein brutal à ce déferlement burlesque, né d'une stylisation visuelle propre au muet. Le cinéma va s'orienter vers des formes d'humour plus rassurantes et plus sophistiquées. Dans les années 1930, les grands burlesques commencent à tourner des longs métrages, tandis que les Marx Brothers et W. C. Fields assurent le renouvellement de l'héritage de Mack Sennett, ajoutant aux gags les jeux du langage comme sources de comique dévastateur et absurde, dynamitant les tabous avec une frénésie rageuse.

À partir des années 1950, Jerry Lewis, Jacques Tati, Pierre Étaix, Gérard Oury, Blake Edwards, Mel Brooks, puis, plus récemment, le groupe anglais Monty Python, Woody Allen dans ses premiers films, Bruno Podalydès ou Michel Gondry ont renoué avec succès avec la veine burlesque. Au comique pur des origines se sont substituées d'autres formes moins définies : comédie de mœurs, comédie dramatique, films mêlant réalisme et animation, tandis que le dessin animé exploite sans limite les principes du burlesque.