barrage [baraʒ] 

nom masculin

(de barrer)

  1. Action de barrer le passage, de faire obstacle ; l'obstacle lui-même : Le barrage d'une rue. Un barrage de police.
  2. TRAVAUX PUBLICS Ouvrage artificiel coupant le lit d'un cours d'eau et servant soit à en assurer la régulation, soit à pourvoir à l'alimentation en eau des villes ou à l'irrigation des cultures, ou bien à produire de l'énergie.
  3. Tir de barrage, tir d'artillerie destiné à briser une offensive ennemie ; au fig., opposition systématique et nourrie de multiples arguments à une idée, un projet, etc. : Opposer un tir de barrage à une proposition.
  4. SPORTS Match de barrage, match destiné à départager des équipes ou des concurrents à égalité.

Les barrages à niveau constant.

Établis en travers du lit d'un cours d'eau, génér. pour le rendre navigable, ils comportent une partie fixe en maçonnerie et des bouchures mobiles permettant de maintenir constant le niveau d'eau amont. Les bouchures sont soit des petits éléments juxtaposés (hausses par ex.), soit un seul grand élément (vannes).

Les barrages-réservoirs.

Établis généralement au travers d'une vallée pour accumuler un certain volume d'eau, ils sont utilisés pour l'irrigation ou l'amélioration des étiages, la protection contre les crues et la production de force motrice. Les matériaux utilisés sont la terre, la pierre, le béton et le béton armé.

Les barrages en maçonnerie ou en béton comprennent : le barrage-poids, à profil triangulaire ; le barrage-voûte, à courbure convexe tournée vers l'amont ; le barrage mixte, tenant à la fois du barrage-poids et du barrage-voûte ; et le barrage à contreforts, formé d'un système de contreforts de profil approprié, soutenant un mur amont, ou rideau étanche, constitué par des dalles planes ou des voûtes. Les barrages en remblai, de plus en plus employés, sont bâtis avec des matériaux trouvés à leur proximité et présentent une forme et une composition très différentes selon les qualités de ceux-ci ; citons : le barrage en enrochements, composé d'un massif trapézoïdal – construit soit par enrochements arrimés, soit par enrochements en vrac – et d'un organe d'étanchéité souple, en béton ou en matériaux imperméables, placé soit sur le parement amont, soit à l'intérieur du massif ; le barrage en terre homogène, constitué par de la terre compactée imperméable ; le barrage en terre hétérogène, formé d'un noyau central imperméable compris entre des massifs d'appui (à l'aval) ou de protection (à l'amont) faits de matériaux très divers ; le barrage mixte en enrochements et en terre, dérivant des barrages précédents.

Les barrages comportent des organes de sécurité : déversoirs de crues, assurant le passage des débits naturels exceptionnels, et vidanges, permettant de vider le réservoir en cas d'accident.

Selon les estimations, il existe 800 000 barrages dans le monde. 45 000 (22 000 en Chine dont celui, grandiose, des Trois-Gorges) sont considérés comme des grands barrages (plus de 15 mètres de haut). La moitié des grands barrages est exclusivement ou principalement destinée à l'irrigation. Les deux tiers environ se trouvent dans les pays en développement. Mais les cinquante dernières années ont également mis en lumière leurs impacts sociaux et environnementaux. Les grands barrages ont en effet fragmenté et transformé les rivières, et l'on estime que 40 à 80 millions de personnes ont été déplacées par la création des réservoirs.