aviation [avjasjɔ̃] 

nom féminin

(du rad. de avion)

  1. Navigation aérienne au moyen d'avions ; ensemble des avions et des installations servant à la navigation aérienne.
  2. Technique de la construction des avions.
  3. AFRICANISME Aéroport ou aérodrome.
  4. Aviation commerciale, assurant le transport des passagers et des marchandises.

    Aviation militaire, conçue et employée à des fins militaires ; armée de l'air.

Les débuts.

Les principes de fonctionnement et toutes les composantes essentielles de l'avion ont été envisagés dès le début du XIXe s. par l'ingénieur britannique George Cayley. Il a fallu attendre cependant les expériences d'Ader, à partir de 1890, pour qu'un homme parvienne à quitter le sol à bord d'un appareil à moteur, et ce n'est que le 17 déc. 1903 que les frères Wright réussirent les premiers vols propulsés et soutenus d'un appareil plus lourd que l'air. Ensuite, les progrès furent rapides. Le 25 juill. 1909, Louis Blériot réussit la première traversée maritime aérienne de Calais à Douvres. En 1910, Hubert Latham monta à 1 000 m. Léon Morane fut le premier à dépasser 100 km/h. Henri Fabre fit voler le premier hydravion. Roland Garros traversa la Méditerranée en 1913. La Première Guerre mondiale fournit une première illustration des immenses possibilités de l'avion dans le domaine militaire.

Développement militaire et progrès techniques.

La période de l'entre-deux-guerres se caractérisa par l'établissement et le développement des lignes aériennes (première liaison aérienne internationale : Paris-Londres, 1919) et par la multiplication des raids et des compétitions mettant en relief les progrès croissants de la technique (vol New York - Paris de C. Lindbergh en 1927 et vol Paris-New York de Costes et Bellonte en 1930).

La Seconde Guerre mondiale provoqua de nouveaux progrès : moteurs plus puissants, autonomie accrue, construction d'avions destinés aux troupes aéroportées et d'hélicoptères, mise au point du radar et du turboréacteur. Le Heinkel 178 expérimental allemand fut le premier avion à réaction à voler, le 27 août 1939, avant le Gloster-Whittle E28 britannique, le 15 mai 1941.

Parmi les grandes nouveautés techniques de l'après-guerre figurent l'aile delta (en forme de triangle isocèle), la propulsion mixte (turboréacteur plus moteur-fusée), le décollage court, l'aile à flèche variable, le décollage vertical, le ravitaillement en vol, le système d'atterrissage automatique tous temps, etc. Le 14 oct. 1947, C. Yeager sur Bell X-1 fut le premier à passer la vitesse du son.

L'aviation commerciale.

Elle s'est développée à partir des années 1950 avec la mise en service des premiers avions de transport propulsés par réaction. Après 1970, l'apparition des avions gros-porteurs a entraîné une nouvelle révolution en améliorant le confort et en abaissant les coûts d'exploitation par passager transporté. Si les impératifs militaires ont été pendant longtemps à l'origine de la spécialisation croissante des avions, aujourd'hui, l'évolution vient principalement de cette activité aérienne essentielle qu'est le transport civil de passagers : en 2011, 2,7 milliards de passagers ont été transportés dans le monde (services aériens réguliers), essentiellement par les quelque 230 compagnies membres de l'Association internationale du transport aérien (connue sous son sigle anglais : IATA). Les lignes intérieures transportent environ 60 % du total des passagers. La nécessité de répondre à un trafic toujours croissant et aux problèmes économiques et environnementaux (prix du pétrole) a conduit au développement d'avions très gros-porteurs (l'Airbus « A-380 » qui peut transporter jusqu'à plus de 800 passagers) ou d'avions en matériaux composites qui réduisent la consommation de carburant et le rejet de CO2 (Boeing 787 « Dreamliner »). Les appareils se répartissent en plusieurs catégories : les long-courriers, équipés de trois ou quatre propulseurs, le plus souvent à réaction, leur donnant le droit de s'éloigner de plus de 90 minutes de vol de l'aéroport le plus proche, donc de traverser les mers ; les moyen- et les court-courriers, équipés de deux propulseurs, réacteurs ou turbopropulseurs. Il faut y ajouter les petits appareils de l'aviation de troisième niveau (ou commuters), principalement destinés aux liaisons régionales.

Mentionnons enfin le développement récent des ULM (ultra-légers motorisés). En dehors de leur utilisation sportive, ils trouvent désormais des applications, par exemple pour l'épandage de produits de traitement des végétaux et la reconnaissance aérienne à basse altitude.