archéologie [arkeɔlɔʒi]  

nom féminin

(de archéo- et -logie)

Étude scientifique des civilisations qui se sont succédé depuis l'apparition de l'homme, notamm. par l'analyse des vestiges matériels mis au jour par les fouilles.

archéologue

nom

Nom du spécialiste.

Au XVIIIe s., les premiers relevés d'Herculanum (1738) et les fouilles de Pompéi (1748) provoquent un regain d'intérêt pour l'Antiquité, pendant que s'accroît l'influence de J. Winckelmann, qui, en réaction à l'exubérance de l'art baroque, vante le classicisme de la Grèce et prône le « beau idéal », théorie qui engendre le néoclassicisme.

La naissance.

Mais c'est avec le XIXe s., époque des premiers déchiffrements (les hiéroglyphes par Champollion en 1822, les bases de la lecture du cunéiforme par le Britannique Henry Rawlinson à Béhistoun), que naît l'archéologie. Déjà Boucher de Crèvecœur de Perthes prévoit la très grande ancienneté de l'homme, confirmée par la paléontologie et la préhistoire.

Le XIXe s., siècle des voyageurs qui ramènent descriptions, dessins puis étonnantes photographies de leurs périples lointains, est aussi celui de la mise au jour de grandes cités de l'Antiquité : Troie par Schliemann, Nimroud par le Britannique Austen H. Layard ou encore la capitale de Sargon II d'Assyrie (actuellement Khursabad) par le Français Paul Émile Botta. Autant de découvertes qui seront à l'origine des grands instituts de recherche européens (École française d'Athènes en 1846, Institut allemand d'archéologie en 1874, etc.), mais aussi des premières mesures de protection des monuments, après leur dégagement, illustrées par Mariette en Égypte.

L'archéologie scientifique.

Avec le XXe s., l'archéologie devient une science auxiliaire de l'histoire au même titre que l'épigraphie ou la numismatique, par exemple.

Les principaux stades du travail sont :
la détection et la prospection des sites. Elles s'effectuent en part. par l'observation des anomalies du terrain, la présence de vestiges, la densité végétale ;
la fouille. Il ne s'agit pas seulement de recueillir des objets mais surtout d'observer et de relever leur emplacement ou celui d'éventuelles traces qui peuvent signaler l'empreinte d'un pied humain, celle d'objets disparus, ou celle d'un foyer ;
l'étude technique et l'interprétation. Comprendre un processus de fabrication ou d'utilisation, connaître les activités humaines des sociétés disparues, des plus quotidiennes et banales à celles, plus secrètes, qui relèvent de comportements socio-économiques ou de rituels et de croyances, et établir le cadre chronologique, tels sont les buts de ces études. Les travaux de l'archéologue sont désormais soutenus par de multiples disciplines scientifiques. Ainsi, les sciences physico-chimiques (mesure du taux de carbone radioactif, ou carbone 14 ; mesure du fluor dans des ossements), associées à la dendrochronologie (étude des anneaux de croissance des arbres) ou à la palynologie (étude des pollens), fournissent des datations de plus en plus précises. Le recours à l'informatique permet l'étude de séries, de caractères, etc., qui aboutissent à des analyses et à des typologies très fines. La sauvegarde s'exerce de plusieurs façons : déplacement d'un monument (Abou-Simbel) ; protection d'un gisement (Pincevent) ; conservation d'un ensemble (Lascaux, en France ou l'Acropole à Athènes). Souvent, pour atteindre un niveau inférieur ou bien lors de fouilles préalables à des constructions, ce qui est étudié est destiné à être détruit : les objets recueillis deviennent alors l'unique témoignage d'un moment de l'existence humaine.