nom masculin
Abus de boissons alcooliques ; dépendance qui en résulte : Lutte contre l'alcoolisme.
L'alcool ingéré est dégradé par une enzyme du foie (la déshydrogénase), cela jusqu'à une valeur maximale de 0,125 litre par jour. Au-delà, il y a lésion des cellules hépatiques et nerveuses et altération de leur fonctionnement.
L'intoxication aiguë, occasionnelle ou réitérée, engendre l'ivresse avec euphorie, lève les inhibitions et provoque l'excitation pouvant aller jusqu'à la violence, puis l'hébétude et le coma (avec possibilité de traumatisme). Elle peut se manifester lorsque le taux de l'alcool dans le sang dépasse 0,50 g/l. L'alcoolisme chronique commence lorsque le sujet est incapable de s'abstenir durablement d'absorber des boissons alcoolisées. L'accoutumance, le sentiment de manque et la dépendance réalisent une toxicomanie liée à des facteurs psychologiques, sociaux et métaboliques intriqués.
Les effets sur la santé.
La consommation régulière pendant plusieurs années de plus de 50 g d'alcool par jour entraîne de sévères complications, principalement nerveuses et hépatiques. Surviennent des troubles de la mémoire, de l'attention, du jugement, des anomalies de l'affectivité, des accès de colère et de violence auxquels se joignent des tremblements et un aspect particulier du visage. Ces signes peuvent être associés à des douleurs, avec faiblesse musculaire des membres, caractéristiques des polynévrites alcooliques. La chute d'acuité visuelle par névrite optique, le delirium tremens, des accès de confusion mentale avec amnésie et hébétude révèlent parfois ou compliquent l'alcoolisme et nécessitent un traitement urgent. À terme, les démences alcooliques liées à l'atrophie du cerveau se traduisent par une déchéance physique et psychique. La surcharge graisseuse puis la sclérose du foie, ou cirrhose, marquent la sévérité de l'intoxication et se compliquent de jaunisse, d'hémorragie digestive, d'ascite (épanchement d'un liquide séreux dans la cavité péritonéale) et de cachexie (affaiblissement et amaigrissement extrêmes) conduisant à la mort.
L'alcoolisme : phénomène social.
Les conséquences sociales de cette intoxication répandue sont graves. On dénombre en France environ 2 millions d'alcooliques avérés et l'alcool est responsable d'environ 30 000 décès par an, par accidents de la voie publique ou du travail, ou par les maladies engendrées. Lorsque l'intoxication est chronique, seul le sevrage (abstinence totale et définitive) est utile à long terme. Les cures de désintoxication, difficiles, associent divers moyens : hospitalisation, psychothérapie, drogues luttant contre les carences et la dépendance. Pouvant durer plusieurs années, elles sont soutenues par le contrôle régulier du malade et par le concours d'anciens buveurs au sein d'associations d'aide. La prévention de l'alcoolisme s'impose comme une nécessité sociale. L'éducation, dès l'enfance, à l'abstinence ou à la modération, les efforts d'organisation sociale pour alléger les difficultés de vivre dans les sociétés actuelles sont fondamentaux pour la lutte contre l'alcoolisme.
Les jeunes et l'alcool.
Les études montrent que 80 % des moins de 17 ans disent avoir consommé de l'alcool dans les 30 derniers jours et 50 % ont pratiqué une ivresse expresse, le binge-drinking ou alcoolisation aiguë intermittente. Ce phénomène inquiétant, qui gagne peu à peu tous les pays développés, provoque en moyenne chaque jour, chez les 18-24 ans, 1 mort et 4 blessés graves sur la route, mais aussi par noyade ou coma éthylique.
Chez l'adolescent, la consommation régulière d'alcool provoque en quelques semaines la chute des performances scolaires et sportives, une altération des relations sociales et amicales, des troubles psychologiques et comportementaux divers.
Sécurité routière.
Conduire une voiture ou un deux-roues en état d'ivresse expose à des sanctions pénales et administratives :
– entre 0,5 et 0,8 g/l d'alcool dans le sang (soit 0,25 à 0,4 g dans l'air expiré), le conducteur risque 135 € d'amende, le retrait de 6 points et une suspension de permis pouvant aller jusqu'à 6 mois ;
– au-dessus de 0,8 g/l dans le sang, il risque 2 ans de prison, 4 500 € d'amende, le retrait de 6 points et la suspension ou l'annulation de son permis (ou l'interdiction de le passer avant un délai de plusieurs années).