Pitt (William), dit le Second Pitt

Homme politique britannique (Hayes, Kent, 1759 - Putney, près de Londres, 1806).

Fils du précédent, entré au Parlement comme « whig indépendant » (1781), il ne cesse de dénoncer la désastreuse guerre d'Amérique. Chancelier de l'Échiquier (1782-1783), puis Premier ministre (1783-1801), il obtient une majorité triomphale aux élections de 1784. Se consacrant à la restauration des finances, il crée un nouveau fonds d'amortissement de la dette publique et fait conclure un traité de commerce avec la France (1786). Il réorganise par ailleurs les colonies de l'Inde (1784).

Au début de la Révolution française, il se montre plutôt favorable aux révolutionnaires et adopte une attitude de neutralité. Mais l'expansionnisme français l'inquiète. En 1793, il rompt avec la France et anime les coalitions qui se nouent successivement contre elle. Face au nationalisme irlandais, qui menace l'effort de guerre (soulèvement de 1798), Pitt obtient l'intégration politique de l'Irlande dans le royaume britannique (Acte d'union, 1800). Mais George III s'oppose à l'émancipation des catholiques, et Pitt démissionne (1801). Revenu au pouvoir (1804), il gouverne le pays avec la même vigueur et obtient contre Napoléon la victoire de Trafalgar (1805), qui assure au pays la maîtrise des mers, essentielle dans la lutte contre le Blocus continental, bientôt mis en place par l'Empereur.

Fort de l'expérience politique de son père, William Pitt a forgé le Royaume-Uni moderne en défendant avec ardeur les intérêts de son pays contre l'expansionnisme français et en faisant du Premier ministre britannique le principal détenteur du pouvoir politique.