Stendhal (Henri Beyle, dit)

Écrivain français (Grenoble 1783 - Paris 1842).

Marqué par la mort de sa mère, puis par la tyrannie d'une famille bourgeoise bigote et réactionnaire, il cherche à quitter Grenoble qu'il exècre. En 1799, il vient à Paris, et devient le secrétaire de son cousin Daru (le futur ministre de Napoléon), qui l'emmène à Milan (1800). La découverte de l'Italie marquera profondément sa sensibilité. Entraîné par le tourbillon napoléonien, il part pour l'Allemagne et l'Autriche comme intendant militaire (1806-1808), puis pour la Russie comme auditeur au Conseil d'État (1812). À la chute de l'Empire, il va vivre à Milan (1814-1821) et commence à écrire des opuscules sur la peinture et la musique. Il fait paraître à Paris, sous le pseudonyme de Stendhal, un récit de voyage : Rome, Naples et Florence (1817). Il revient en France en 1821 avec un livre, inspiré d'une de ses liaisons malheureuses, De l'amour (1822), où il décrit les étapes de la cristallisation amoureuse, et un essai sur le romantisme, Racine et Shakespeare (1823 et 1825). En 1827, il publie son premier roman, Armance ; en 1829, les Promenades dans Rome, et, en 1830, le Rouge et le Noir. Envoyé par la monarchie de Juillet comme consul à Trieste puis, peu après, à Civitavecchia, il écrit alors infatigablement, se racontant dans les Souvenirs d'égotisme (1892) et la Vie de Henri Brulard (1890), qui, comme ses deux romans inachevés, Lamiel (1889) et Lucien Leuwen (1894), ne paraîtront qu'après sa mort. Profitant d'un congé à Paris, il publie les Mémoires d'un touriste (1838), les principales Chroniques italiennes et son roman la Chartreuse de Parme (1839), récit des aventures de Fabrice del Dongo, jeune aristocrate épris de liberté, qui illustrent la conception stendhalienne de la « chasse au bonheur ».

Le Rouge et le Noir (1830). Dans ce roman, Stendhal décrit le fonctionnement de la société de la Restauration, dans laquelle la gloire militaire étant interdite (le Rouge), le Noir s'impose (l'Église et toute forme d'opportunisme carriériste). Le héros, Julien Sorel, jeune paysan instruit et ambitieux, met toute son énergie à dominer ses faiblesses pour conquérir sa place dans le monde. Il devient l'amant de Mme de Rénal, mère des enfants dont il est le précepteur, puis va à Paris, où il est secrétaire du marquis de La Môle. Il conquiert sa fille Mathilde. Sur le point de l'épouser, il est dénoncé par Mme de Rénal et tire sur elle deux coups de pistolet.