En 1925, après avoir expérimenté dans un premier film, la Grève, ses théories sur le montage, il tourne le Cuirassé Potemkine (reconstitution de la mutinerie du Potemkine en 1905), qui fera date dans l'histoire du cinéma à la fois par l'évidente sincérité de son message révolutionnaire et par la profonde originalité de sa facture. Dans le même esprit, il réalise Octobre (1927) et la Ligne générale (1929). Le cinéaste inaugure avec ces deux films le montage intellectuel : jeux d'associations d'images qui doivent conduire le spectateur vers les idées de l'auteur et vers une analyse. Ensuite, il tourne au Mexique Que viva Mexico ! Le montage de cette œuvre lui échappera, et elle sera exploitée ultérieurement sans son accord dans Tonnerre sur le Mexique (1933), Kermesse funèbre (1933) et Time in the Sun (1939). De retour en URSS, Eisenstein enseigne à l'Institut du cinéma de Moscou, et réalise Alexandre Nevski (1938) et Ivan le Terrible (1942-1946), ce dernier film pouvant être considéré comme son testament artistique. Au même titre que ses films, ses écrits ont conservé à Eisenstein une place centrale dans le cinéma universel.