Réforme catholique ou Contre-Réforme

Expression par laquelle on désigne l'ensemble des réformes entreprises, dès le milieu du XVIe s., par l'Église catholique face aux progrès de la Réforme protestante.

Comme ce mouvement ne se borna pas à une réaction défensive et qu'il eut une efficacité positive, on préfère aujourd'hui à Contre-Réforme, nom que l'usage avait consacré, l'expression de Réforme catholique. Les étapes principales en sont les suivantes : la reconstitution du tribunal de l'Inquisition (1542) ; la création de la congrégation de l'Index (1543) ; la réunion (sur la convocation du pape Paul III) et les décisions du concile de Trente (1545-1563), qui eurent une importance capitale, à la fois doctrinale et disciplinaire, pour l'époque et pour les siècles suivants. L'action du concile entraîna la création dans les diocèses de séminaires pour la formation des prêtres ; la parution et l'extension à toute l'Église du catéchisme romain (1566) ; la publication du bréviaire romain (1568) et du missel romain (1570) ; les initiatives rénovatrices de nombreux évêques, dont Charles Borromée, archevêque de Milan ; la création de plusieurs congrégations ou ordres religieux ; la réforme ou l'essor de certains ordres anciens ou récents (telle la Compagnie de Jésus, fondée en 1540) ; le renouveau spirituel et mystique, qui s'est épanoui particulièrement en France au XVIIe s. avec Bérulle, Vincent de Paul, l'abbé de Rancé, Jean-Jacques Olier. La Réforme catholique fut animée, après le concile de Trente, par les papes Pie V, Grégoire XIII, Sixte V et Clément VIII. Elle trouva aussi son expression propre dans les domaines de l'iconographie sacrée et de l'architecture. Celle-ci est alors empreinte d'une majesté austère et diffère donc de l'art baroque, qui ne triomphera qu'au XVIIIe s.