Pétain (Philippe)

Maréchal de France et homme d'État français (Cauchy-à-la-Tour 1856 - Port-Joinville, île d'Yeu, 1951).

Sorti de Saint-Cyr en 1878, breveté d'état- major en 1890, il est professeur à l'École de guerre (1901-1910). Général au début de la Première Guerre mondiale, il participe à la bataille de la Marne, se distingue en Artois (mai 1915) puis en Champagne (sept. 1915) avant de prendre la direction des opérations de la bataille de Verdun (1916). Généralissime au lendemain de l'échec du Chemin des Dames, il parvient à redresser le moral des troupes en montant des opérations à objectifs limités, notamment dans les Flandres (juill. 1917). Sa conduite de la guerre lui vaut le bâton de maréchal (1918). Envoyé en mission au Maroc (1925), inspecteur général de l'armée jusqu'en 1931 puis inspecteur de la défense aérienne jusqu'en 1934, il devient ministre de la Guerre (1934). Ambassadeur de France auprès de Franco (1939), il est nommé président du Conseil (16 juin 1940) après les premiers revers de la campagne de France et conclut l'armistice avec l'Allemagne et l'Italie (22 juin). Investi des pleins pouvoirs par l'Assemblée nationale, il devient chef de l'État français le 11 juill. (→ Vichy [gouvernement de]). Après avoir rencontré Hitler à Montoire, il pratique une politique de collaboration et s'efforce d'établir un État hiérarchique et autoritaire fondé sur la triple entité « Travail, Famille, Patrie ». Pétain cumule les fonctions de chef de l'État et du gouvernement jusqu'au rappel de P. Laval (avr. 1942). Après le débarquement allié en Afrique du Nord et l'occupation de la zone libre par les Allemands (nov. 1942), il préside à la dérive totalitaire du régime, qui culmine en 1944. Emmené par les Allemands dans leur retraite (20 août 1944), conduit à Sigmaringen (Bade-Wurtemberg) le 8 sept., il demande à regagner la France (avr. 1945) pour se présenter devant la Haute Cour de justice. Condamné à mort, il voit sa peine aussitôt commuée en détention perpétuelle à l'île d'Yeu.