Bouleversé par la lecture de Rimbaud, ami de Mallarmé, converti, pendant la nuit de Noël 1886, à un catholicisme brûlant qu'il conservera jusqu'à sa mort, il mène une double carrière, diplomatique et littéraire. Dans sa jeunesse, il séjourne notamment en Chine et au Japon, et, sous l'influence des civilisations extrême-orientales, sa poésie lyrique devient une tentative de saisie de toutes les réalités vivantes du monde, de compréhension de l'univers, recréé par l'intermédiaire des mots et du rythme qui traduit le frémissement de la vie (Connaissance de l'Est, 1895-1905 ; Cinq Grandes Odes, 1900-1908). Il écrit pour le théâtre : Tête d'or (1890), Partage de midi (1905), l'Otage (1911), l'Annonce faite à Marie (1912) et le Soulier de satin (1929), vaste fresque dramatique mise en scène dans une version abrégée en 1943, où perce sa volonté de créer un théâtre « total » : l'action se situe en effet dans le monde entier, au temps de la Renaissance espagnole, et se déroule sur de nombreuses années. Exaltant les pouvoirs de l'amour et de la foi à travers la passion impossible du conquistador don Rodrigue et de doña Prouhèze, ce drame, où le lyrisme alterne avec le burlesque, forme une somme de l'art et de la pensée de Claudel. (Acad. fr.)
