GÉOGRAPHIE
La zone du canal, au cœur du pays, est la région vitale du Panama. Les villes de Panama et de Colón regroupent les rares industries (agroalimentaire surtout) ainsi que près de la moitié de la population. Celle-ci, en majeure partie métissée, a une croissance annuelle rapide. La fonction de liaison de l'isthme est complétée par le pipeline de brut qui traverse l'ouest du pays, doublant le canal et la route panaméricaine.
Sous un climat subéquatorial, chaud et humide, les montagnes, pratiquement vides d'hommes, sont forestières. L'agriculture (maïs, riz, manioc pour l'alimentation, banane pour l'exportation) est implantée dans les bassins et les plaines littorales. La balance du commerce extérieur (avec les États-Unis et l'UE notamm.) est traditionnellement déficitaire. Les revenus procurés par le nouveau canal, élargi depuis 2016, le prêt du pavillon, le rôle de place financière (siège de sociétés), le tourisme tendent à combler l'écart.
HISTOIRE
La côte atlantique est abordée par les Espagnols en 1501 et la côte pacifique découverte en 1513.
1519. La fondation de la ville de Panama est suivie d'un essor causé par la découverte du Pérou (1532), puis des Philippines.
Jusqu'au XVIIe s., la colonie se développe, tandis que les marchandises de Manille et l'or du Pérou traversent l'isthme en convois de mules. L'intervention croissante des flibustiers français et surtout anglais contre les ports de l'isthme entraîne le déclin de la route au XVIIIe s.
1739. Panama est rattaché à la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade.
La dépendance à l'égard de Bogota continue après la proclamation de l'indépendance de la Colombie (1819). La découverte de l'or de Californie (1848) offre une nouvelle chance au pays, et l'idée d'un canal interocéanique se précise. Son percement par F. de Lesseps échoue (1881-1889), et l'initiative est reprise par les États-Unis.
1903. Le Panama proclame son indépendance et la république est établie, à la suite d'une révolte encouragée par les États-Unis. Souhaitant reprendre le projet du canal, ceux-ci se font concéder une zone large de 10 miles allant d'un océan à l'autre, où ils construisent, de 1904 à 1914, un canal à écluses. Le canal apporte une relative prospérité à Panama, mais aussi une dépendance à l'égard des États-Unis, provoquant la montée du nationalisme ; des émeutes secouent le pays (1959, 1964, 1966).
1968-1981. Le général Omar Torrijos domine la vie politique du pays. Il conclut en 1978 avec les États-Unis un traité prévoyant le retour de la zone du canal sous pleine souveraineté panaméenne à la fin de 1999. Mais sa mort accidentelle (1981) est suivie d'une période d'instabilité.
1983. Le général Manuel Antonio Noriega devient l'homme fort d'un régime marqué par la corruption et le trafic de drogue (détenant la réalité du pouvoir face aux présidents élus : N. Ardito Barletta, E. Delvalle).
1989. Une intervention militaire américaine renverse Noriega (déc.) ; Guillermo Endara, qui avait été élu en mai, prend ses fonctions de président de la République.
1994. Ernesto Pérez Balladares est élu à la tête de l'État.
1999. Mireya Moscoso lui succède. Les États-Unis restituent définitivement au Panama la zone du canal (déc.).
Depuis 2004. Martín Torrijos (fils du général Omar Torrijos), Ricardo Martinelli, Juan Carlos Varela, puis Laurentino Cortizo sont élus à la présidence de la République.