GÉOGRAPHIE
Le milieu naturel. Trois vastes régions s'individualisent. Au N., deux chaînes, la sierra Madre occidentale et la sierra Madre orientale, encadrent un plateau central. L'ensemble, couvrant plus de la moitié de la superficie du pays, se caractérise par un climat aride, sauf la bordure nord-est (pluies d'été). Le centre du pays est la partie vitale ; les bassins du plateau central y sont dominés par des volcans très élevés. L'étagement climatique dû à l'altitude offre des possibilités agricoles variées. Le Sud a un climat tropical humide avec un relief morcelé, juxtaposant montagnes, bassins, plaines littorales.
La population. Elle est en majorité métissée (55 %), les Indiens représentant à peine 30 % du total. La croissance démographique (1,4 % par an) s'est ralentie. L'émigration vers les États-Unis (en partie clandestine) est importante. Les villes, grossies aussi par l'exode rural, regroupent près de 80 % des Mexicains.
L'économie. Un début de décollage économique s'était amorcé avant la découverte des gisements de pétrole (1973-1976) et, plus tard, de gaz naturel qui ont procuré au pays d'importantes ressources.
L'agriculture emploie un peu plus de 13 % des actifs, mais procure moins de 4 % du PIB. La réforme agraire a été un échec, et les grandes propriétés privées, avec seulement 10 % des terres, fournissent plus de la moitié de la production. Quelque 50 % de cette dernière provient de secteurs irrigués. Le maïs est, de loin, la principale céréale. Parmi les cultures commerciales émergent les agrumes, la canne à sucre, le café et le coton. Les pâturages couvrent un tiers du territoire, et l'élevage bovin est important. La forêt, qui en occupe un autre tiers, est peu exploitée. La pêche a progressé. Mais l'ensemble de la production alimentaire ne satisfait pas des besoins croissants.
Le secteur secondaire (activités extractives incluses) assure environ 33 % du PIB et emploie environ 25 % de la population active. Outre les hydrocarbures, le sous-sol fournit argent, plomb, zinc et fer. Ce dernier alimente une sidérurgie déjà notable. La production industrielle s'est diversifiée, valorisant les matières premières locales et produisant pour le marché intérieur et de plus en plus pour l'exportation. Nombre d'entreprises sont établies le long de la frontière américaine. Les dernières années ont vu se développer les privatisations et les investissements extérieurs. Le secteur tertiaire (avec un tourisme important) fournit près de 64 % du PIB et occupe environ 61 % de la population active.
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA, 1994) et la crise de 1995, la croissance économique a été irrégulière, avec une baisse de l'inflation mais la permanence d'un déficit commercial.
HISTOIRE
L'époque préhispanique. À l'époque préhispanique, le Mexique est le siège de civilisations brillantes, dont celle des Olmèques, qui s'épanouit au Ier millénaire.
250-950. Période classique, caractérisée notamment par les civilisations de Teotihuacán, des Zapotèques et des Mayas. Ces derniers sont alors à l'apogée de leur civilisation. Sur le plateau central, les Toltèques imposent leur hégémonie entre le Xe et le XIIe s., avant d'être vaincus par des tribus nomades venues du nord. Au XIVe s., les Aztèques, ou Mexica, créent un empire autour de Tenochtitlán (Mexico). Cet empire est cependant fragile, car la domination aztèque est mal acceptée par les autres tribus.
La domination espagnole
1519. Le conquistador Hernán Cortés aborde les côtes du Mexique. Allié aux tribus rivales, il soumet l'empereur aztèque Moctezuma II. Le centre et le sud du pays (notamment le Yucatán où résident les Mayas) sont conquis mais, dans le Nord, certaines tribus résisteront jusqu'à la fin du XIXe s. La conquête va de pair avec la colonisation et la christianisation, tandis qu'une partie de la population indienne est réduite au travail forcé. Le Mexique devient une vice-royauté (Nouvelle-Espagne) à la société strictement hiérarchisée, qui exporte des matières premières, surtout de l'argent, vers l'Espagne. Les épidémies et le travail forcé déciment la population indienne, qui de 15 millions en 1520 tombe à 2 millions en 1600, tandis qu'immigrent de nombreux Espagnols.
1810-1815. La lutte d'indépendance, sous la direction de deux prêtres, Hidalgo (fusillé en 1811) puis Morelos (exécuté en 1815), échoue, car le soulèvement des Indiens effraie les créoles. Ceux-ci se rallieront à la cause de l'indépendance quand le général Iturbide, passé à l'insurrection, garantira le maintien des privilèges du clergé et des grands propriétaires.
1821. Proclamation de l'indépendance du Mexique.
Les débuts de l'indépendance
1822. Iturbide se fait proclamer empereur.
1823. Le général Santa Anna instaure la république.
Celle-ci est marquée par une instabilité permanente, en raison des luttes entre centralistes et fédéralistes, cléricaux et anticléricaux.
1836. Le Texas fait sécession.
1846-1848. Guerre avec les États-Unis, à l'issue de laquelle le Mexique perd la Californie, le Nouveau-Mexique et l'Arizona.
Le mécontentement populaire permet à l'avocat Juárez et aux libéraux de prendre le pouvoir en 1855. Les réformes entreprises entraînent l'opposition de l'Église, qui perd ses biens, puis la guerre civile et l'intervention étrangère.
1862. Début de l'intervention française au Mexique, où Napoléon III crée un empire catholique au profit de Maximilien d'Autriche (1864).
1867. Restauration de la république.
1876. Le général Porfirio Díaz s'empare du pouvoir.
Sa politique favorise l'essor du pays, avec l'appui des capitaux étrangers, mais accentue les inégalités sociales.
La révolution mexicaine et le XXe siècle.
1911. Díaz est renversé par Francisco Madero, assassiné par les contre-révolutionnaires en 1913. Le pays est alors plongé dans une longue guerre civile. Les constitutionnalistes Carranza et Obregón l'emportent sur Pancho Villa (1915), tandis qu'au sud s'étend la révolution agraire d'Emiliano Zapata.
1917. Adoption d'une Constitution progressiste.
Après l'assassinat de Carranza, Obregón, qui s'appuie sur les syndicats ouvriers, accède à la présidence, qu'il garde de 1920 à 1924. Ce régime consolide son pouvoir en amorçant une réforme agraire et en développant l'instruction. Cette politique, freinée sous Calles (1924-1928), reçoit une nouvelle impulsion sous le général Cárdenas (1934-1940), qui étend la réforme agraire et nationalise la production pétrolière (1938). Après la Seconde Guerre mondiale, la politique mexicaine, sous l'égide du parti révolutionnaire institutionnel (PRI), se fait plus conservatrice, tandis que les capitaux des États-Unis affluent. L'agitation étudiante, particulièrement forte en 1968, amène le président Echeverría (1970-1976) à donner à la politique mexicaine une orientation plus libérale et plus nationaliste. La découverte d'immenses réserves pétrolières permet une brève relance économique. Les présidents Miguel de la Madrid (1982-1988) et Carlos Salinas (1988-1994) poursuivent la modernisation économique et politique du pays.
1994. L'accord de libre-échange avec les États-Unis et le Canada entre en vigueur. Une révolte paysanne (« zapatiste ») éclate dans l'État du Chiapas. Le nouveau président, Ernesto Zedillo, doit faire face à une grave crise financière.
2000. Candidat du parti Action nationale, Vicente Fox est élu à la présidence de la République, mettant fin à 71 ans d'hégémonie du PRI.
2006. Felipe Calderón lui succède.
2012. Retour du PRI au pouvoir (confirmé en 2015) et victoire de son candidat Enrique Peña Nieto à l'élection présidentielle. Des fraudes sont dénoncées et le scrutin est contesté.
2018. Victoire historique de la gauche aux élections générales. Son leader, Andrés Manuel López Obrador, dit « AMLO », devient président de la République.