Beethoven (Ludwig van)

Compositeur allemand (Bonn 1770 - Vienne 1827).

La destinée de ce musicien se situe à la jonction entre un classicisme viennois dont il représente l'aboutissement et un romantisme germanique dont il favorise l'éveil. Après avoir vécu ses premières années à Bonn, il se fixe à Vienne en 1792 pour étudier avec J. Haydn et A. Salieri. Attiré par les idées républicaines, il défend les idéaux de liberté et de justice véhiculés par la Révolution française et les exprime dans sa musique. Dès 1802, il est frappé de surdité, mais il se manifeste comme chantre de la joie, en dépit d'une existence recluse et de déceptions sentimentales. Ses dernières années seront assombries par les soucis causés par son neveu Karl, dont il est le tuteur, ainsi que par sa surdité devenue totale.

On peut diviser son œuvre en trois périodes. La première (jusque vers 1804) relève approximativement de Haydn, Mozart et Clementi ; la deuxième révèle une pensée plus ample et plus subjective ; la troisième, à partir de 1819, fait état d'une forme libre et d'un langage plus hardi.

Dans le domaine vocal, Beethoven a laissé trois ouvrages majeurs : le cycle de lieder À la bien-aimée lointaine (1816), l'opéra Fidelio (1805-1814) et ses 4 ouvertures (Leonore), et la grandiose Missa solemnis (1823).

De son œuvre instrumentale se détachent les 32 sonates pour piano (1795-1822), dont l'Appassionata, la Hammerklavier, les 33 Variations sur une valse de Diabelli (1823), les 10 sonates pour piano et violon, les 5 sonates pour piano et violoncelle, les 9 symphonies (1800-1824), notamment la 3edite Héroïque, la 6e dite Pastorale et la 9e avec solistes et chœurs.

Si Beethoven reste très attaché aux structures traditionnelles (sonate, symphonie, lied, opéra, etc.), il les agrandit jusqu'à leur donner une dimension exceptionnelle. Cette nouvelle conception musicale, il l'atteint par l'intensité de son langage, l'expressivité de sa mélodie, la vigueur de son rythme, la couleur de son orchestre.