Liban (nom masculin)

État du Proche-Orient, sur la Méditerranée ; 10 400 km2 ; 6 855 713 habitants (Libanais). CAPITALE Beyrouth. LANGUE : arabe. MONNAIE : livre libanaise.

GÉOGRAPHIE

La plaine côtière, très étroite, est bordée de plateaux étagés. L'ensemble est dominé par les massifs calcaires du mont Liban et de l'Anti-Liban (prolongé au sud par le mont Hermon) qui encadrent la plaine de la Beqaa. Le climat, doux et humide sur la côte, devient plus rude et plus sec dans l'intérieur. En majorité urbaine, la population est regroupée dans la zone côtière, site des principales villes. Elle se caractérise surtout, héritage historique, par la juxtaposition de communautés variées, musulmanes (démographiquement majoritaires) – sunnites, chiites, druzes, etc. – et chrétiennes – maronites notamm. Ruinée par la guerre civile entre ces communautés (1976-1991), l'économie, fondée sur les échanges et les activités financières, a difficilement retrouvé une croissance avec la reconstruction.

HISTOIRE

Le Liban, qui fait alors partie de la Phénicie, connaît dans l'Antiquité une civilisation brillante. Le pays est ensuite conquis par Alexandre et fait partie de l'Empire grec des Séleucides, puis de la province byzantine de Syrie. Conquis par les Arabes en 636, il sert de refuge à diverses communautés religieuses chrétiennes, chiites et druzes, qui s'y installent entre le VIIe et le XIe s.

1099-1289/1291. À la suite des croisades, des États latins dominent le littoral.

1516. Le Liban est annexé à l'Empire ottoman.

Les Turcs se heurtent à une importante résistance, notamm. sous le règne de l'émir Fakhr al-Din (1593-1633), qui, le premier, unifie le Liban et cherche à obtenir son autonomie.

1831-1840. Les troupes égyptiennes de Méhémet-Ali et d'Ibrahim Pacha occupent le pays.

1861. La France obtient la création de la province du Mont-Liban, dotée d'une certaine autonomie. La Première Guerre mondiale met fin à la domination turque.

1920. Le Liban est placé sous mandat français.

1943. Le pays accède à l'indépendance. Un système politique confessionnel répartit les pouvoirs entre les maronites, les sunnites, les chiites, les druzes, les grecs orthodoxes et les grecs catholiques.

1958. Une guerre civile oppose les partisans de Nasser et les pro-Occidentaux. Le gouvernement doit faire face aux problèmes posés par la présence au Liban des réfugiés palestiniens.

1976. Début de la guerre civile et intervention de la Syrie. La guerre oppose une coalition de « gauche » favorable aux Palestiniens (en majorité sunnite, druze, puis chiite) et une coalition de « droite » favorable à Israël (en majorité maronite).

1982. Israël envahit le Liban jusqu'à Beyrouth, dont il chasse les forces armées palestiniennes.

1985. L'armée israélienne se retire du Liban, à l'exception de la partie sud du territoire, dite « zone de sécurité ». La guerre civile se poursuit, compliquée par des affrontements à l'intérieur de chaque camp et accompagnée de la prise en otage d'Occidentaux.

1987. Retour des troupes syriennes à Beyrouth-Ouest.

1988. Le mandat de A. Gemayel s'achève sans que son successeur à la présidence ait pu être élu. Deux gouvernements parallèles, l'un chrétien, dirigé par le général Michel Aoun, et l'autre musulman, dirigé par Selim Hoss, sont mis en place.

1989. Elias Hraoui devient président. Accords de Taif sur le partage du pouvoir, favorable aux musulmans.

1990. L'armée libanaise, aidée par la Syrie, brise la résistance du général Aoun.

1991. Le désarmement des milices et le déploiement de l'armée libanaise dans le Grand Beyrouth et le sud du pays (à l'exception de la « zone de sécurité », et malgré l'implantation du Hezbollah, organisation islamiste chiite) marquent l'amorce d'une restauration de l'autorité de l'État, sous tutelle syrienne.

1998. Émile Lahoud devient président.

2000. L'armée israélienne quitte le Sud-Liban.

2005. La mort de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri dans un attentat (dans lequel la Syrie est accusée d'implication directe) est suivie d'une forte mobilisation de l'opposition libanaise et de la communauté internationale contre la présence syrienne au Liban. Damas retire ses troupes.

2006. En riposte à une attaque du Hezbollah contre ses soldats à la frontière, Israël intervient militairement au Liban (bombardements massifs et offensive terrestre au Liban-Sud, juill.-août), mais se retire sur un échec.

2007. É. Lahoud quitte la présidence.

2008. Le général Michel Sleimane est élu à la tête de l'État. La vie politique est dominée par l'affrontement entre une alliance regroupant le Hezbollah, le parti chiite Amal et le parti de M. Aoun, et la coalition antisyrienne au pouvoir.

2009. Saad Hariri, fils de Rafic, devient Premier ministre.

Depuis 2012. Le Liban doit faire face aux menaces de propagation sur son territoire du conflit syrien (dans lequel le Hezbollah est engagé au côté du régime en place) et intégrer de très nombreux réfugiés.

2016. Alors que M. Aoun est élu à la présidence de la République, S. Hariri redevient Premier ministre.

2019-2021. Dans un contexte de manifestations populaires, S. Hariri démissionne (oct. 2019), remplacé par Hassane Diab, qui laisse lui-même la place à un gouvernement de technocrates dirigé par Najib Mikati (sept. 2021). L'instabilité politique reste forte.